Un document confidentiel émirati a révélé l’existence d’un projet du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane destiné à mettre au pas le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Selon le site d’informations américain Middle-East Eye (MEE) qui a consulté ce rapport, celui-ci fait partie d’une série mensuelle rédigée par l’Emirates Policy Centre, un think tank étroitement lié au gouvernement et aux services de sécurité émiratis.
L’objectif du plan incite à utiliser « tous les moyens possibles pour faire pression sur le gouvernement d’Erdogan, l’affaiblir et l’occuper avec des problèmes nationaux dans l’espoir qu’il soit renversé par l’opposition, ou de l’occuper avec des crises successives, le pousser à déraper et à faire des erreurs que les médias relèveraient sans doute ».
Le but final étant de restreindre l’influence de la Turquie et de son président.
MBS a pris cette décision après l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi par une équipe d’agents saoudiens dans le consulat du royaume à Istanbul. L’affaire avait été fiévreusement défendue par le gouvernement turc.
Des mesures économiques sont prévues dans ce plan, dont une baisse du nombre de touristes saoudiens en Turquie et la réduction des importations saoudiennes de biens turcs.
Ces dernières semaines, les autorités saoudiennes ont interdit d’entrer au royaume 80 camions turcs transportant des produits textiles et 300 containers transportant des fruits et légumes en provenance de Turquie. Le nombre de touristes saoudiens en Turquie a chuté de 15 %, indique MEE.
Traité comme un ennemi, Erdogan ne sera pas non plus invité par Riyad à la conférence de coopération islamique. Il est désormais mis au banc, ainsi que le président syrien Bachar al-Assad, le président iranien cheikh Hassan Rohani et l’émir du Qatar Tamim ben Hamad al-Thani.