la ville d’Alep est désormais à deux doigts de sa liberté totale.
L’évacuation des miliciens retranchés dans moins de 1% des quartiers est de la ville d’Alep est entrée en vigueur ce jeudi 15 décembre à 14h30 heure locale ( 12h30 GMT) . Un mois jour pour jour après le lancement de la bataille de libération de cette ville par l’armée syrienne et ses alliés.
Une vingtaine de bus et une dizaine d’ambulances sont sortis du quartier Amiriyyat, où les miliciens sont montés à bord des véhicules loin des caméras et des médias, et ont traversé le passage de Ramousseh, contrôlé par le pouvoir syrien, au sud-ouest d’Alep, pour se diriger vers la province d’Idleb (carte) .
Selon l’AFP, des femmes aux balcons lançaient des « youyous » au passage des bus, à Ramousseh.
Divergences entre miliciens
Ce retrait a accusé cinq heures et demi de retard, en raison de divergences entre les miliciens eux-mêmes. Certains membres de la milice soutenue par la Turquie, Noureddine al-Zenki voulaient rester dans la ville. Ils ont décidé de se rendre à l’armée syrienne après leurs sortie, a précisé al-Mayadeen.
Ils se séparent ainsi de leurs camarades de la milice et des membres du front al-Nosra (branche d’al-Qaïda en Syrie) et ceux de son allié indéfectible Harar al-Sham, soutenu par les Occidentaux.
Plusieurs étapes vont ponctuer cette évacuation: la première a permis le retrait de quelque 1.000 personnes: dont 400 blessés. Une seconde étape a été entreprise vers 16h (14h GMT).
En tout, quelque 5.300 rebelles et leurs familles sont concernés, selon al-Mayadeen qui affirme que c’est le chiffre final de ceux qui vont sortir. Le chiffre de ceux qui vont rester étant toujours la grande inconnue.
Jamais les Nosra dans les bus verts
« Ceux qui vont sortir seront les grosses têtes des rebelles, du front al-Nosra et Cie, dont de nombreux étrangers. Ceux qu’on a pu voir durant cette crise via leurs vidéos postés sur la Toile,…, dont des Turkestans et des Tchétchènes qui se devaient de briser le dos de l’armée syrienne via des attentats kamikazes », a indiqué la correspondante de la télévision al-Mayadeen, « alors que ceux se sont rendus facilement aux autorités syrienne sont les petits élements aleppins ».
Fait marquant durant cette opération: l’Etat syrien a interdit aux dirigeants du front al-Nosra, branche d’al-Qaïda en Syrie de sortir des quartiers Est dans les bus verts. Ils ont du utiliser leurs voitures.
En outre, durant la sortie des véhicules, des détonnations d’explosion ont été entendues dans le quartier Soukkari que les miliciens venaient de quitter. Dans la matinée, des détonations similaires avaient été entendues. Il s’est avéré que les miliciens détruisaient leurs dépôts d’armements et de nourriture ainsi que leurs sièges principaux , d’après Média de guerre, instance de la Résistance en Syrie.
Les Turcs venus prendre leurs miliciens
Evolution pertinente avant la sortie des véhicules: des bus sont entrés en provenance du territoire turc vers la localité Azzaz, située dans la province nord d’Alep.
Selon al-Mayadeen, ils pourraient embarquer leurs alliés rebelles sortis d’Alep afin de les depêcher avec les autres miliciens qui oeuvrent dans le cadre de leur offensive dans la nord syrien, Bouclier de l’Euphrate.
Le texte de l’accord conclu
L’accord avait été peaufiné dans la nuit de mercredi à jeudi et s’est terminé jeudi 03H00 (01H00 GMT) , a indiqué une source proche du pouvoir pour l’AFP.
Au terme d’un accord, les blessés et leurs familles sortiront les premiers puis les rebelles et leurs familles ainsi que « 250 militants » anti-pouvoir non armés, selon l’agence.
Dans le texte de l’accord, il est écrit que les miliciens doivent sortir seulement avec leurs armes légères. Les forces syriennes et russes garantiront leur sécurité jusqu’à la frontière de Raqqa où ils devraient descendre des bus avec leurs familles.
Le texte a été signé par des représentants des gouvernement syrien et russe, ainsi que par le négociateur de l’Etat syrien et celui des rebelles , le représentant du Conseil de commandent d’Alep.
L’accord englobe Kefraya et Fouaa
Or, l’accord comprend une contrepartie: des blessés et des malades de Fouaa et Kefraya, deux villages loyalistes assiégés
par les rebelles de la coalition Fatah al-Sham dans la province d’Idleb, pourront aussi être évacués vers des zones du régime.
Quelque 29 bus et ambulances se sont dirigés vers ces deux localités, a indiqué le gouverneur de la province de Hama. 1200 personnes, des blessés et malades et leurs proches devraient être évacués.
La bataille n’est pas terminée
A noter que durant la première étape de l’évacuation, des attroupements de miliciens ont été captés par les drones de l’armée russe se déplaçant en provenance des localités rebelles Khan al-Aasal et Mansoureh en direction de la zone Rachidine 4, à l’ouest d’Alep. Ils ont fait planer la crainte d’une attaque simultanée à l’évacuation.
Mais cette éventualité a finalement été écartée pour le moment d’autant que l’opération d’évacuation ne s’achèvera pas avant deux jours. Après cela, des attaques contre les zones loyalistes ne sont pas à exclure, estiment des observateurs, surtout en provenance de la province d’Idleb où stationnent désormais le gros lot des rebelles, hormis Daesh.
Le président syrien l’a bien signifié lorsqu’il a affirmé que la libération d’Alep ne veut pas dire la fin de la guerre.
Mais la bataille d’Alep aura sans aucun doute été la plus importante de toutes.
Source: Divers