Le retrait des troupes européennes de l’Irak, qui a commencé il y a deux jours, s’est accéléré ce mercredi suite à la riposte de l’Iran à l’assassinat du commandant en chef de la Force Qods du CGRI.
La Roumanie et la Croatie se sont jointes à d’autres pays européens pour retirer du personnel militaire d’Irak. Les deux pays ont déclaré mardi qu’elles se sont jointes à d’autres pays de l’OTAN pour retirer des militaires d’Irak à la suite de l’appel du Parlement de Bagdad aux troupes étrangères de quitter le pays en réaction à l’assassinat par les États-Unis du général Soleimani près de la capitale irakienne le 4 janvier.
« Une partie de nos militaires en Irak a déjà été déplacée », a déclaré mardi le président roumain Klaus Iohannis lors de sa première réaction après la frappe de drone qui a tué le général iranien Qasem Soleimani, commandant en chef de la Force Qods du CGRI et du chef adjoint des Unités de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi).
Le ministère roumain de la Défense a annoncé plus tôt la « suspension temporaire » de la « mission d’instruction des troupes irakiennes » en Roumanie.
Selon le ministère, « les 14 militaires roumains en mission en Irak » devaient être « temporairement réinstallés dans une autre base de la coalition [OTAN] ».
Par ailleurs, le ministère croate de la Défense a déclaré mardi que, conformément à la décision de l’alliance de l’OTAN de déplacer sa mission d’Irak au Koweït, des membres de l’armée croate ont été transférés de Bagdad au Koweït.
Quatorze soldats croates ont été déplacés au Koweït et sept membres d’un deuxième contingent croate, dont la mission est terminée, retourneront en Croatie.
La Slovénie voisine, également membre de l’UE, a transféré ses six soldats à la base d’Erbil dans le nord de l’Irak.
Le ministère slovène de la Défense a déclaré mardi qu’il surveillait constamment la situation et qu’il prendrait des décisions en fonction de l’évolution de la situation.
Le Canada va déplacer temporairement vers le Koweït une partie de ses quelque 500 soldats déployés en Irak, dans les prochains jours.
Des pays comme l’Allemagne, l’Italie et la Grande-Bretagne ont retiré certaines de leurs troupes d’Irak alors que l’OTAN a annoncé la suspension de toute formation aux forces irakiennes.
Une cinquantaine d’officiers italiens stationnés à la base américaine «Union 3 » à Bagdad ont déménagé dans la nuit de lundi à mardi.
Un document officiel dans lequel le département américain de la Défense a informé Bagdad que les États-Unis avaient « repositionné les forces » pour une « sortie d’Irak » a fait la une des journaux internationaux sur le début d’un retrait américain d’Irak.
Cependant, Washington a ensuite qualifié la lettre de « projet » qui «n’aurait pas dû être publié ».
« Aucune décision n’a été prise de quitter l’Irak, point final », a déclaré le secrétaire à la Défense, Mark Esper.
En dépit de la vague de sortie des troupes étrangères de l’Irak, Paris persiste et signe ; une source gouvernementale française a déclaré mardi à l’AFP que la France n’avait « pas l’intention » de retirer ses militaires actuellement stationnés en Irak pour des missions de formation.
La France, membre de la coalition internationale dirigée par Washington, compte quelque 200 militaires en Irak, dont 160 sont affectés à la formation de l’armée irakienne.
Le CGRI a pris pour cible la base aérienne américaine d’Aïn al-Assad dans la province d’al-Anbar dans l’ouest de l’Irak après avoir lancé une vague d’attaques pour riposter à l’assassinat par les États-Unis du commandant en chef iranien antiterroriste, le général de corps d’armée Qassem Soleimani.
« Des dizaines de missiles sol-sol » ont été tirés sur la base aérienne stratégique d’Ain al-Asad et l’attaque a été confirmée par la suite par les responsables américains. Cette attaque a accéléré le retrait des troupes étrangères de l’Irak.
Source: Press TV