Dans son accession frénétique au trône, le prince héritier saoudien Mohamad ben Salmane ne ménage surtout pas ses paires, les autres émirs au sein de la famille royale. Ses victimes se comptent par centaines dans cette famille royale formée de quelques 30 mille membres.
L’une d’entre elles, c’est surtout par jalousie qu’il la persécute.
Il s’agit d’un lointain cousin, Salmane ben Abdel Aziz, le petit-fils d’Abdullah, le plus jeune frère du fondateur du royaume al-Saoud.
Selon le magazine français le Point, il est en détention depuis le 4 janvier 2018, en compagnie de son père Abdel Aziz ben Salmane.
De quatre ans l’aîné de MBS, il était son « antithèse » par excellence.
« Il brillait au contraire par ses diplômes et son ouverture d’esprit. Titulaire d’un doctorat en droit comparé à l’université de la Sorbonne, ce prince raffiné, au physique d’acteur, parlait l’arabe, l’anglais et le français », le décrit le magazine français qui présente MBS comme ayant été « un adolescent renfermé qui a toujours vécu en Arabie saoudite et ne maîtrisait pas très bien la langue de Shakespeare.
Rapportant qu’il est diplômé en droit à l’université du roi Saoud de Riyad, le Point précise qu’il « a toujours été dans le sillage de son père, à qui il doit sa fulgurante évolution ».
Deux ans après sa séquestration, le sort du prince Salmane est toujours inconnu.
« Après avoir été placé dans la prison de haute sécurité d’Al-Ha’ir (au sud de Riyad), il a été transféré en compagnie de son père Abdulaziz dans une propriété, où il est détenu par une demi-douzaine de gardes, confie un proche du prince. Ils peuvent passer chacun deux coups de téléphone et recevoir une visite par semaine, mais ils n’ont pas accès à un avocat et aucune charge n’est officiellement retenue contre eux. »
Salmane a été arrêté quelque mois après l’affaire du Ritz-Carlton, où MBS a enfermé en octobre 2017, des dizaines de princes et d’homme d’affaires, sur des accusations de corruption qui n’ont jamais été traduite en justice.
« La garde l’a violemment frappé jusqu’à ce qu’il perde conscience. Il y avait une mare de sang autour de lui », raconte la source proche du palais. Sans nouvelles de son fils, son père Abdulaziz, ancien conseiller du roi Fahd, alerte ses connaissances à l’étranger. Il sera arrêté à son tour le lendemain.
Selon cette source, Salmane n’appartient pas à la descendance directe de Saoud, et n’avait aucune chance d’accéder au trône.
En revanche « il était très ambitieux et rêvait d’être prêt du trône ».
« Il n’est ici ni question d’argent ni même de clan au sein de la famille royale. Il s’agit de jalousie, et d’une peur injustifiée de MBS que son cousin mène un coup d’État contre lui», estime la source proche du palais.