Les Gardiens de la Révolution en Iran ont annoncé le lancement « avec succès » du premier satellite militaire iranien, alors que Washington accuse Téhéran de vouloir renforcer ses compétences dans le domaine des missiles balistiques par le biais du lancement de satellites.
Le satellite, baptisé Nour, a été « lancé avec succès ce matin, mercredi 22 avril, à partir du lanceur à deux étages Qassed depuis le désert de Markazi (centre) en Iran », a indiqué le site Sepahnews, organe de l’armée idéologique de la République islamique, cité par l’AFP.
Le satellite Nour (Lumière en persan) a « orbité autour de la Terre à 425 km », selon le site des Gardiens.
« Cette action sera une grande réussite et un nouveau développement dans le domaine de l’espace pour l’Iran islamique », ajoute-t-il.
L’annonce intervient le jour de l’anniversaire des Gardiens de la Révolution fondé le 22 avril 1979 sur ordre du défunt fondateur de la République islamique, l’imam Khomeiny.
Pour marquer l’occasion, le chef de la révolution islamique, l’ayatollah Sayed Ali Khamenei, a exprimé sa gratitude envers les membres et les cadres du CGRI pour leur performance, a rapporté le site arabophone iranien AlAlam.
Le lancement du satellite « Nour » intervient à peine trois jours après que les forces armées iraniennes ont dévoilé deux nouveaux radars 3D, capables de surveiller non seulement le ciel iranien et ses environs mais encore de scruter les agissements des troupes US dans la totalité des bases américaines dans la région. Avec ce nouvel élément, la bulle de DCA iranienne au-dessus de son territoire et dans son environnement immédiat se renforce davantage.
Interrogé par le site iranien Presstv, un expert militaire affirme : « Les systèmes radar devraient améliorer radicalement la capacité de défense aérienne de l’Iran et le rendre quasi invulnérable aux attaques surprises.Quant au satellite militaire que le CGRI vient de lancer et qui se place en orbite, il est question de surveiller les agissements militaires américains à l’intérieur de leurs bases qui sont multiples dans la région mais encore en mer.
Les radars Khalij-e Fars (Golfe Persique) et Moraqeb sont deux systèmes radar avancés à antenne parabolique en 3D et ils sont parfaitement aptes à se connecter au satellite tout comme les drones iraniens dont les plus récents ont une portée qui atteint Israël ».
L’hostilité de longue date entre Téhéran et Washington a été exacerbée depuis que Washington a décidé en mai 2018 de dénoncer unilatéralement l’accord international sur le nucléaire iranien (conclu en 2015) et de rétablir des sanctions économiques punitives contre Téhéran.
Les tensions ont atteint un nouveau pic après l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani, tué dans une frappe de drone américaine à Bagdad le 3 janvier.
Les Etats-Unis ont mis en garde contre le programme spatial iranien, qualifiant notamment le tir par Téhéran d’une fusée chargée du lancement d’un satellite en janvier 2019 de « provocation » et de violation de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Cette résolution appelle l’Iran à « ne mener aucune activité liée aux missiles balistiques conçus pour pouvoir emporter des charges nucléaires, y compris les tirs recourant à la technologie des missiles balistiques ».
Assurant n’avoir aucun projet de se doter de l’arme atomique, Téhéran assure que ses programmes balistique et spatial sont licites et ne violent pas la résolution.