La candidate de l’extrême droite française à la présidentielle, Marine Le Pen, a estimé mardi que l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie n’était « pas illégale », contrairement à la position de l’Europe et des Etats-Unis.
« Je ne crois absolument pas qu’il y a eu une annexion illégale: il y a eu un référendum, les habitants de Crimée souhaitaient rejoindre la Russie », a affirmé la patronne du parti Front national sur la radio RMC et BFM TV.
« Je ne vois pas ce qui justifie de remettre en cause ce référendum », a-t-elle insisté, estimant en réponse à une question que « oui » la Crimée faisait à ses yeux partie intégrante de la Russie.
Péninsule stratégique sur la mer Noire, la Crimée a été annexée par la Russie en mars 2014 après un référendum de rattachement dénoncé comme illégal par Kiev et les Occidentaux.
Cette annexion a provoqué les plus fortes tensions entre les Occidentaux et la Russie depuis la fin de la Guerre froide.
En rétorsion, les Etats-Unis et l’Union européenne ont imposé à Moscou une vague de sanctions économiques, qui sont toujours en vigueur.
Marine Le Pen a par ailleurs plaidé pour l’établissement de « relations stratégiques » entre la France et la Russie dans le cadre de la lutte contre le groupe takfiro-wahhabite Daesh.
S’interrogeant sur l’utilité de l’Otan depuis la dislocation de l’Union soviétique, Marine Le Pen a répété que la France quitterait « au moins le commandement intégré » de l’organisation si elle était élue présidente en mai 2017, s’interrogeant toutefois sur un prochain « changement » possible de l’Otan suite à l’élection de Donald Trump à la présidence américaine.
Avant son élection, Donald Trump avait laissé entendre que l’engagement militaire des Etats-Unis au côté de ses alliés européens, pour répondre à une éventuelle agression russe contre ses voisins, dépendrait de l’augmentation de leur contribution financière.
Dans un entretien au mensuel Causeur, Marine Le Pen juge par ailleurs qu’en Syrie, les Russes « considèrent que l’intérêt de la Russie, c’est l’éradication des fondamentalistes (takfiristes, ndlr), et ils s’y emploient avec des méthodes extrêmement brutales, parce qu’ils ont toujours fonctionné ainsi. »
« Dans le concert des nations, tout le monde reproche à la Russie de faire le sale boulot mais personne n’apporte la moindre piste crédible pour pouvoir libérer la Syrie de l’emprise des fondamentalistes… Ecoutez les Syriens, et vous verrez que ce qu’ils attendent, c’est que Bachar el-Assad gagne cette guerre contre les fondamentalistes … », estime-t-elle.
Avec AFP