Des dizaines de travailleurs étrangers ont été condamnés à la flagellation et à la prison pour des « violences » lors de protestations contre le non-versement de leurs salaires pendant plusieurs mois par leur employeur Binladin Group, a rapporté mardi la presse saoudienne.
Les quotidiens Al-Watan et Arab News n’ont pas précisé la nationalité des 49 expatriés touchés par ces mesures. Des diplomates contactés par l’AFP n’ont pas été en mesure de fournir des précisions.
Al-Watan a indiqué que des travailleurs étrangers, dont il n’a pas précisé le nombre, avaient écopé de 4 mois de prison et de 300 coups de fouet pour dégradation de biens publics et incitation à des troubles. D’autres ont été condamnés à 45 jours de prison par un tribunal de La Mecque (ouest).
Des travailleurs du secteur du bâtiment, employés notamment par Binladin Group et une autre firme Saudi Oger, n’avaient pas perçu leurs salaires après l’effondrement des recettes pétrolières du gouvernement saoudien qui n’a pas honoré ses engagements à l’égard des entreprises privées travaillant sur des chantiers de l’Etat.
En mai, Arab News avait rapporté que des travailleurs, en colère pour leurs salaires impayés, avaient mis le feu à plusieurs bus de Binladin Group à La Mecque. Les autorités avaient alors confirmé que sept bus avaient été incendiés mais sans en préciser la raison.
Un porte-parole de Binladin Group était injoignable mardi.
La compagnie avait indiqué l’an dernier avoir complété le versement des salaires de 70.000 travailleurs qu’elle avait dû licencier en raison de ses difficultés financières.
Ceux qui continuent de travailler pour Binladin Group devraient être payés dès que le gouvernement aura réglé ses arriérés, selon la compagnie.
Binladin Group est une entreprise familiale fondée en 1931 par le père de l’ex-chef d’Al-Qaïda, Oussama ben Laden. Ce dernier a été tué en 2011 par un commando américain au Pakistan.
Par ailleurs, des dizaines de milliers d’employés de Saudi Oger, un groupe dirigé par le Premier ministre libanais Saad al-Hariri, attendent toujours d’être payés.
Avec AFP