La diplomatie allemande a jugé inopportune l’éventuelle adoption par le Congrès américain de nouvelles sanctions visant à empêcher la mise en service du gazoduc Nord Stream 2 en Europe.
Ce n’est pas le bon moment pour durcir les sanctions américaines contre le gazoduc Nord Stream 2, alors qu’il y a d’autres problèmes à régler, a déclaré mercredi 27 mai la porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Maria Adebahr, lors d’un point presse à Berlin.
«Si nous parlons d’avancées concrètes sur le projet, il est logique de contacter l’entreprise. Pour ce qui est des sanctions, je peux répéter ce qu’on a dit hier: à notre avis, il n’est pas temps de déclencher la spirale de l’escalade et de menacer par de nouvelles sanctions, nous avons d’autres problèmes», a indiqué Mme Adebahr.
L’Allemagne a déjà critiqué les sanctions visant le Nord Stream 2, qu’elle considère comme un projet économique qui ne doit donc pas être frappé par des sanctions extraterritoriales.
La porte-parole adjointe du gouvernement fédéral allemand, Ulrike Demmer, a déclaré mardi 26 mai que la position de Berlin à l’égard du Nord Stream 2 restait inchangée.
L’ambassadeur des États-Unis en Allemagne, Richard Grenell, a déclaré le 26 mai au quotidien allemand Handelsblatt que le Congrès américain pourrait adopter de nouvelles sanctions contre le Nord Stream 2 malgré la campagne électorale.
Washington pourrait notamment imposer des amendes aux entreprises qui assurent la maintenance technique du pipeline pour empêcher son entrée en service.
États-Unis vs Nord Stream 2
Le projet Nord Stream 2 prévoit la pose de deux conduites d’une capacité totale de 55 milliards de m3 de gaz par an, qui relieront la côte russe à l’Allemagne via le fond de la mer Baltique.
Les États-Unis, qui font la promotion de leur gaz liquéfié en Europe, ainsi que l’Ukraine et d’autres pays européens s’opposent à la réalisation du projet.
En décembre, les États-Unis ont adopté le budget Défense pour l’année fiscale 2020, qui prévoit entre autres des sanctions contre les entreprises liées à la construction des gazoducs Nord Stream 2 et Turkish Stream.
La société suisse Allseas, chargée de poser les tubes du Nord Stream 2, a alors retiré ses bateaux de la mer Baltique. La Russie continue les travaux seule.
Source: Sputnik