Le missile de croisière antinavire que l’Iran vient de dévoiler, le jeudi 20 aout, tardera-t-il à être employé ?
Le missile de croisière « Abou Mahdi », du nom du n=2 du Hachd irakien assassiné par les USA en janvier 2020, a été dévoilé alors que les forces armées iraniennes disposaient déjà d’une variété de missiles de croisière avec des portées différentes allant de 25 à 350 km.
Des missiles de croisière iraniens sont tirés à partir des plates-formes différents, maritime, terrestre et aérienne, Abou Mahdi est un missile côte-mer potentiellement destiné à devenir bientôt un engin missile mer-mer.
Sa caractéristique la plus importante est sans doute sa portée de 1000 km, une portée qui est trois fois supérieure à celle d’autres missiles de croisière de fabrication iranienne comme Raad, missiles de croisière antinavires d’une portée de 350 km ou le missile Qadir dont la portée est de 300 km.
Puis il s’agit d’un engin propre aux combats maritimes se déroulant dans une zone géographique vaste, puisqu’il s’agit de missile de croisière antinavire à longue portée.
En effet, Hoveyzeh, Soumar et Meshkat sont tous des missiles de croisière sol-sol, tous initialement conçus pour des frappes de longue portée; c’est à partir de ces modèles que les techniciens iraniens ont conçu « Abou Mahdi », par le biais d’un changement du système de ciblage, de l’utilisation d’un radar actif (pour les missiles de croisière antinavires), d’un changement de type d’ogive, de l’élimination des systèmes de navigation et de guidage pour les missiles de croisière sol-sol (DSMAC et TERCOM) et de l’utilisation de la navigation intégrée GPS/INS.
Un engin mer-mer d’une portée de 1000 km, cela veut dire que les forces armées iraniennes sont désormais capables de défendre les côtes du pays face aux navires ennemis bien au-delà de l’environnement immédiat.
Le missile Abou Mahdi utilise un turboréacteur de la famille «Toloue», largement utilisé dans les drones Karrar et les missiles de croisière des familles Nour, Qader et Qadir.
En raison des capacités de contrôle de poussée de son turboréacteur et de la présence d’une quantité suffisante de carburant placé dans le corps du nouveau missile de croisière, ainsi que le type d’ailes, « Abou Mahdi » est capable de changer de vitesse.
Puis sa longue portée combinée à son système de navigation avancé lui permettent d’être lancé bien des côtes, et depuis la profondeur du pays, ce qui rend difficile à l’ennemi le fait de localiser le lanceur.
Ce sont ces caractéristiques qui font du missile « Abou Mahdi », un engin quasi intelligent susceptible de choisir différents trajets pour atteindre la cible et même attaquer le navire ennemi dans une direction opposée.
En outre, puisque le missile Abou Mahdi fait partie à l’origine de la gamme de missiles de croisière sol-sol, il vole à basse altitude et près du niveau de l’eau. Voici un facteur qui fait du missile Abou Mahdi un engin furtif et qui dit missile côte-mer furtif dit aussi des attaques aux drones simultanés contre les navires ennemis ou encore contre des bases navales qui tendent à se multiplier un peu trop dans la région du golfe Persique.
Avec un diamètre similaire aux missiles Hoveyzeh et Soumar, le missile Abou Mahdi dispose de plus d’espace pour l’installation d’une antenne de détection radar à l’intérieur de son fuselage.
Pour l’heure, le missile « antinavire » Abou Mahdi est tiré à partir d’un lanceur côtier, mais dans un proche avenir, ce missile sera installé sur les navires de guerre du pays.
Grâce à sa longue portée, ce missile peut facilement couvrir toutes les côtes sud du golfe Persique depuis les profondeurs de la terre si on y ajoute le concept « champ à missiles ».
Source: Avec PressTV