Depuis l’attaque meurtrière d’al-Redwaniyat qui a coûté la vie à deux femmes et trois enfants le lundi 28 septembre, il semble que la confrontation entre les Etats-Unis la résistance irakienne a pris une nouvelle tournure, plus pernicieuse et plus dangereuse.
Pour faire face à ces factions qui refusent ouvertement la présence militaire américaine sur leur sol, Washington semble opter, entre autre, pour des attaques sous fausse bannière, afin de les leur imputer et justifier leur répression. D’après ce dont ces factions sont persuadées.
Pour les Kataeb Hezbollah d’Irak, l’une des factions irakiennes qui affichent le plus d’animosité à l’encontre de la présence militaire américaine dans son pays « cette opération criminelle porte les empreintes des services des renseignements américains ».
Cette faction qui fait partie du Hachd al-Chaabi qui a combattu Daech avec l’aide de conseillers iraniens a assuré détenir des éléments scientifiques qui le confirment. Elle a révélé la formation d’un comité conjoint entre le Hachd al-Chaabi et le ministère de l’intérieur pour enquêter sur l’attaque.
Dans la nuit de lundi 28 septembre à mardi, une roquette s’était abattue sur une maison situé à proximité de l’aéroport et tué 3 enfants et deux femmes, selon l’armée irakienne.
Cette dernière a accusé « des clans criminels et des groupuscules hors-la-loi de perpétrer des actions féroces et de commettre des crimes à l’égard des citoyens ».
Alors qu’un groupuscule encore inconnu a revendiqué l’attaque « pour sortir l’occupant américain » d’Irak.
Un autre poids lourd de la résistance irakienne, le secrétaire général du mouvement al-Noujaba, Akram al-Kaabi est aussi d’avis que ce sont les Etats-Unis qui sont derrière cette attaque mais voudraient néanmoins imputer à la résistance irakienne pour la discréditer aux yeux de la population irakienne et justifier leur répression.
« Il est clair que les Américains ont ordonné à leurs collaborateurs parmi les groupuscules qu’ils ont formés et équipés de bombarder les maisons autour de l’ambassade » a assuré M. Kaabi.
Et de souligner que « les factions n’ont pas encore pris la décision de s’en prendre à l’ambassade pour la simple raison qu’elle se trouve au milieu de sièges gouvernementaux et de quartiers résidentiels ».
« Quoique l’ambassade américaine est une base militaire énorme », a-t-il fait remarquer.
L’ex-Premier ministre Nouri al-Maliki et chef de la Coalition de l’Etat de droit a lui aussi estimé que l’acte contre al-Redwaniyat est « la confirmation que les ennemis de l’Irak poursuivent leurs actes de sabotage contre son pays ».
Cette attaque suspecte est intervenue au moment où les Etats-Unis multipliaient leur mise en garde qu’ils allaient fermer leur ambassade à Bagdad, pour protester contre les opérations de résistance, réalisées principalement contre les convois logistiques de l’armée américaine. Mêmes ceux confiés à des sociétés irakiennes sous-traitantes. L’AFP faisant état qu’elle en a recensé une quarantaine.
Ces opérations se sont multipliées depuis que le Parlement irakien a voté à la majorité le retrait des forces étrangères, après l’assassinat dans un raid américain du dirigeant du Hachd al-Chaabi Abou Mahdi al-Mohandes, au côté du chef de la force Al-Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique en Iran le général Qassem Soleimani, le mois de janvier dernier.
Auparavant, les drones américains bombardaient régulièrement les positions et les sièges des différentes factions du Hachd al-Chaabi dans les provinces d’Al-Anbar et de Salaheddine. L’attaque américaine la plus meurtrière avait eu lieu fin décembre 2019 dans la région d’al-Qaem, frontalière avec la Syrie et au cours de laquelle des dizaines de combattants des Kataeb Hezbollah d’Irak étaient tombés en martyrs ou blessés.
Il était clair que les Américains n’allaient pas permettre à ces factions soutenues par l’Iran de contrôler les zones frontalières avec la Syrie. Comme il est clair aujourd’hui, selon de nombreux observateurs que les Américains n’allaient pas non plus fermer leur ambassade aussi facilement.
« Washington perpètre des actions dangereuses sur le sol irakien qu’il faut à tout prix stopper », a affirmé Kazem al-Haj, le chercheur dans le Centre al-Hadaf pour les études stratégiques, en commentant l’attaque meurtrière d’al-Redwaniyat.
Interrogé par la télévision libanaise d’information al-Mayadeen Tv, il a souligné que « lorsque les forces américaines veulent en finir avec un chef du Hachd al-Chaabi ou un officier de l’armée irakienne, elles lui imputent une attaque fabriquée ».
Selon lui, l’occupation américaine voudrait que l’Irak consente entièrement que la sécurité ne peut être établie sans la présence américaine.
Assurant que Washington voudrait que les Irakiens soit leurs pions dans la confrontation contre l’Iran, ce qui ne peut être admis par les Irakiens, M. Al-Haj a prévenu que « la prochaine phase est celle des prix que l’Irak aura à payer pour se débarrasser de l’occupation ».
« Il est impossible que l’Irak puisse être dans un axe hostile à l’axe de la résistance », a-t-il conclu.
Source: Divers