L’Arabie Saoudite a échoué dans sa tentative de devenir membre du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies mardi, alors que la Chine et la Russie ont été élues pour une durée de trois ans.
Les organisations de défense des droits de l’Homme ont salué le coup porté à Riyad et à ses tentatives d’améliorer son image vis-à-vis de la communauté internationale.
« Le Conseil des droits de l’Homme a aujourd’hui envoyé une réprimande spectaculaire à l’Arabie Saoudite de Mohammed ben Salmane » a écrit sur Twitter Bruno Stagno, directeur exécutif adjoint de l’ONG Human Rights Watch (HRW), en référence au prince héritier du pays.
« Le seul pays à ne pas être élu, fui par une majorité des membres de l’ONU. Le royaume récolte ce qu’il mérite pour ses graves violations des droits de l’Homme et pour ses crimes de guerre à l’étranger », a-t-il ajouté.
Quinze sièges étaient en jeu dans ce conseil qui compte 47 membres. Toutefois, seuls quatre des 15 sièges ont été disputés — tous dans l’Asie et le Pacifique.
La Chine a obtenu 139 voix lors du vote à bulletin secret, une chute spectaculaire au regard des 180 votes recueillis la dernière fois qu’elle avait été élue en 2016.
Le Pakistan et l’Ouzbékistan ont été élus avec 169 voix et le Népal avec 150 votes.
L’Arabie Saoudite est le seul pays à s’être présenté à cette élection et à n’avoir pas été élu, recueillant seulement 90 votes.
« A moins que l’Arabie Saoudite n’entreprenne de grandes réformes pour relâcher ses prisonniers politiques, mettre fin à sa terrible guerre au Yémen et permettre à ses citoyens une réelle participation politique, elle restera un paria planétaire » a dit Sarah Leah Whitson, directrice exécutive de Democracy for the Arab World Now.
L’organisation qu’elle représente — fondée par le journaliste saoudien Jamal Khashoggi, tué par les agents de son pays au consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul il y a deux ans — a salué ce résultat.
La Russie et Cuba font partie des 11 pays élus sans opposition. Les 193 membres de l’ONU ont pu voter dans toutes les régions.
Le président américain Donald Trump a retiré les Etats-Unis du Conseil en 2018.
« Aujourd’hui, l’Assemblée générale des Nations unies a une fois de plus élu des pays affichant un bilan désastreux au sujet des droits de l’Homme », a estimé le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo dans un communiqué.
Source: Avec AFP