La France et l’Allemagne ont invité, lundi 16 novembre, le président élu des Etats-Unis Joe Biden à renforcer « l’unité transatlantique », y compris sur le nucléaire iranien et face à la Turquie, pourtant elle-même membre de l’Otan.
« L’Europe et l’Amérique doivent inventer ensemble une nouvelle donne transatlantique », relèvent les chefs de la diplomatie allemande Heiko Maas et française Jean-Yves Le Drian dans une tribune aux quotidiens français Le Monde, américain Washington Post et à l’hebdomadaire allemand Die Zeit.
« L’élection de Joe Biden ouvre la voie à un renforcement de l’unité transatlantique face aux autocrates et aux pays qui cherchent à asseoir leur puissance au mépris de l’ordre international ou des équilibres régionaux », soulignent-ils.
« Il y a beaucoup à réparer », ajoutent-ils sans jamais citer Donald Trump, qui a poursuivi la politique de repli des Etats-Unis durant quatre ans en sapant nombre d’organisations et d’accord internationaux, à commencer par celui sur le nucléaire iranien.
Le président américain sortant a claqué la porte en 2018 de l’accord international signé trois ans plus tôt avec l’Iran pour l’empêcher de se doter de l’arme nucléaire, en le jugeant insuffisant, et a rétabli puis durci les sanctions contre Téhéran, qui en réaction a commencé à ne plus respecter ses engagements.
« Nous demandons aux Etats-Unis de revenir à une approche commune face à l’Iran, afin que nous puissions, ensemble, nous assurer que le programme nucléaire iranien ne vise que des fins pacifiques et apporter une réponse aux autres défis que ce pays fait peser sur notre sécurité et sur la région », font observer Jean-Yves Le Drian et Heiko Maas.
Paris et Berlin insistent aussi sur la nécessité d’une plus grande unité de vues face à la Turquie, allié de plus en plus imprévisible – sinon hostile vis-à-vis de certains partenaires comme la France – au sein de l’Otan.
« Il nous faudra définir une ligne commune face aux comportements de la Turquie, qui posent des problèmes importants en Méditerranée orientale et ailleurs », ont pointé les deux ministres.
Concernant la Chine, « nous avons intérêt à faire front commun pour répondre à sa montée en puissance avec pragmatisme », tout en conservant « les canaux de coopération nécessaires » face à des défis comme le Covid-19 ou le changement climatique, avancent-ils.
Source: Avec AFP