Le Hezbollah a réussi à créer une nouvelle équation de dissuasion contre l’armée d’occupation israélienne, depuis que son secrétaire général Sayed Hassan Nasrallah a déclaré que chaque atteinte contre un de ses combattants en Syrie sera vengée contre un soldat israélien, a écrit le quotidien israélien Maariv, selon la traduction du site web de la télévision libanaise d’informations al-Mayadeen.
« Du fait qu’Israël ait admis de payer le prix, l’armée israélienne a parfois les mains ligotées dans son action de lutter contre la contrebande des moyens de combat et de l’arsenal des missiles depuis la Syrie vers le Liban », a-t-il expliqué.
Le journal cite comme exemple frappant lorsque l’armée d’occupation israélienne a lancé des tirs d’avertissement, il y a environ six mois, en direction d’une voiture dans laquelle des membres du Hezbollah se trouvaient près du poste-frontière de Jdeïdet Yabous, entre la Syrie et le Liban, « que le parti utilise pour la contrebande et le transport de militants », selon ses termes.
« La vidéo qui avait été publiée sur les réseaux sociaux à l’époque montre qu’un drone a tiré près de la voiture pour avertir ses occupants, et ce n’est qu’après qu’ils en sont sortis et se sont enfuis que l’attaque a été menée et s’est terminée par le bombardement de la voiture. Il se peut très bien que la technologie soit restée en leur possession », poursuit le journal israélien.
« Cela signifie que l’armée israélienne a choisi de travailler avec des gants chirurgicaux contre un ennemi qui a enlevé ses gants il y a quelque temps », a-t-il jugé.
Selon lui, l’activité intensive de l’armée d’occupation israélienne, « qui a duré des années, 24 heures sur 24, pour empêcher le transfert de la technologie de précision de l’Iran et de la Syrie vers le Hezbollah au Liban, n’a pas réussi et cette technologie est désormais en sa possession ».
Le journal israélien estime que la divulgation de l’adresse de l’installation de missiles de précision à Beyrouth par le Premier ministre Benjamin Netanyahu est la preuve qu’ils ont en ‘Israël’ décidé « d’adopter une autre méthode pour semer la confusion au Hezbollah et justifier une escalade future ».
Le mois de septembre dernier, après l’explosion meurtrière du port de Beyrouth, Netanyahu avait argué que le Hezbollah détenait une usine de fabrication de missiles a proximité d’une station de distribution de gaz, dans le quartier Jnah à Beyrouth.
Quelques heures plus tard, dans le cadre de son discours, le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah l’a taxé de « menteur », assurant que le Hezbollah « ne construit pas de missiles ni dans le port de Beyrouth, ni à proximité de la station de gaz ».
Le soir même, le bureau médiatique du Hezbollah a organisé une tournée pour les correspondants des médias libanais et internationaux sur le lieu-même, un atelier pour la fonte et la fabrication du fer.
Le Maariv a prévenu que dans toute prochaine escalade, ‘Israël’ se trouvera face à un ennemi beaucoup plus dangereux que celui que nous avons connu au Liban en l’an 2000.
Estimant que les renseignements et les forces israéliens se sont eux aussi améliorés depuis, il a toutefois averti que « l’ampleur de la frappe contre le front interne sera certainement beaucoup plus grande que ce que nous avions vu avant 14 ans ».
Rappelant que « les décideurs du gouvernement et les proches de Netanyahu s’étaient empressés de dénoncer Moshe Yaalon pour ses déclarations (à la veille du départ de l’armée israélienne du sud du Liban en 2000) selon lesquelles les roquettes du Hezbollah rouilleraient », le journal rapporte qu’ils prennent maintenant ce discours comme une stratégie.
«Nous prions tous pour que les dernières pluies provoquent une grande rouille dans l’arsenal des missiles et des roquettes du Hezbollah. Sinon que Dieu nous en préserve», a-t-il conclu.