9 libanais qui étaient séquestrés aux Emirats arabes unis ont été rapatriés au Liban ces deux derniers jours. Le premier emprisonné depuis 4 mois, est arrivé le dimanche 31 janvier à l’aéroport international de Beyrouth et les 8 autres ce mardi 2 février.
Ils font partie de 30 Libanais qui ont été arrêtés ces deux dernières années sur des accusations de liens directs ou indirects avec le Hezbollah, a indiqué un responsable libanais pour al-Mayadeen Tv.
Il suffit qu’un Libanais vivant aux EAU visionne une vidéo sur le Hezbollah ou sur son chef sayed Hassan Nasrallah sur les réseaux sociaux pour être accusé de collusion avec le parti de la résistance libanaise, indique le quotidien libanais al-Akhbar. Ce dernier dénonce des tentatives de leur coller de fausses accusations, en raison de l’animosité à la résistance des EAU qui ont opté pour la normalisation avec l’ennemi sioniste, lequel lui fournit les programmes d’espionnage électronique sur ses citoyens et ses résidents.
C’est le chef de la Sureté générale le général Abbas Ibrahim qui négocie depuis deux ans avec les autorités émiraties le sort de ces Libanais.
Selon lui, certains d’entre eux ont été arrêtés depuis 4 mois, d’autres depuis 8 mois et certains depuis 2 ans.
Evoquant ceux qui sont arrivés ce mardi il précise : « les 8 étaient emprisonnés pour des peines allant de plusieurs mois à 7 années, et certains d’entre eux avaient purgé leur peine », a-t-il précisé pour l’agence Reuters.
« 15 devraient revenir et il est prévu que 15 autres seront prochainement libérés », a-t-il ajouté.
Le général Ibrahim a fait état de pressions qu’il a exercées sur Abou Dhabi précisant que les tractations s’inscrivent « dans le cadre des dossiers sécuritaires entre le Liban et les EAU ».
Le mois de novembre dernier, un certain nombre de Libanais avaient été arrêtés aux EAU, sans raison valable. 12 résidents, selon des sources du ministère libanais des Affaires étrangères qui a souligné qu’aucun verdict juridique n’a été émis à leur encontre.
En 2018, Abu Dhabi avait arrêté 8 libanais au motif qu’ils avaient des liens avec le Hezbollah. En mai 2019, le tribunal fédéral a condamné l’un d’entre eux à perpétuité et 2 autres à 10 ans de prison. Un verdict avait été critiqué par Amnesty International qui l’a qualifié « d’injuste et de falsifié », accusant les autorités émiraties « d’avoir extorqué leurs aveux sous la torture ».
En juin 2019, 3 libanais ont été libérés et rapatriés vers le Liban.
Citant des sources, le journal libanais al-Akhbar précise que M. Ibrahim a perçu depuis l’élection de Joe Biden aux Etats-Unis des changements régionaux et internationaux, permettant de résoudre cette affaire. Raison pour laquelle il a demandé à se rendre à Abou Dhabi.
Ses rencontres ne se sont pas limitées à ce dossier. Celui de la formation du gouvernement libanais semble aussi intéresser les Emiratis. « Les responsables émiratis font preuve d’ouverture dans leur approche de l’ensemble du dossier libanais et sur la question du gouvernement pour lequel ils soutiennent une issue le plus vite possible ».
Les Français qui cherchent à sauver leur initiative pour le Liban seraient intervenus sur ces deux dossiers. Ayant tâté le pouls des pays du Golfe, ce sont les EAU qui leur ont ouvert leurs portes. Ils y ont dépêché leur chef des renseignements et ancien ambassadeur au Liban Bernard Emié.
Source: Divers