Une enquête approfondie réalisée par le quotidien américain New York Times révèle que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait été averti quelques mois avant le 7 octobre 2023 que la résistance palestinienne préparait une attaque contre « Israël » et l’accuse d’avoir délibérément prolongé la guerre dans la bande de Gaza, contrairement à l’avis des chefs militaires, pour des intérêts politiques et personnels.
Dans une enquête publiée vendredi s’appuyant sur « les déclarations de plus de 100 responsables israéliens, américains, et arabes ainsi que sur l’examen de dizaines de documents gouvernementaux et autres », le journal rapporte que l’approche de Netanyahu envers le Hamas avant la guerre « a contribué à renforcer » ce dernier et « lui a permis de se préparer à la guerre ».
Le journal a expliqué qu’« en juillet 2023, Netanyahu a reçu une évaluation des services de renseignement l’avertissant que les ennemis d’Israël, dont le Hamas, avaient observé les troubles internes dans le pays, provoqués par son plan controversé visant à affaiblir le système judiciaire et préparaient une attaque ».
Le journal a noté que Netanyahu « a ignoré ces avertissements et d’autres, et son gouvernement procéda aux changements, ce qui provoqua de nouveaux troubles, persuadant le Hamas que le moment était venu de lancer une attaque planifiée de longue date. »
Après l’opération Déluge d’Al-Aqsa, Netanyahu « a tenté de rejeter la responsabilité de l’échec sur les commandants militaires, exploitant la situation pour étendre son maintien au pouvoir », estime le NYT selon lequel son équipe « a alors dirigé des personnes influenceuses en leur affirmant que les généraux étaient responsables du pire échec de la défense israélienne ».
« Ils ont également pris des mesures pour empêcher les fuites de conversations susceptibles de nuire à Netanyahu, et ont empêché l’armée de conserver les enregistrements officiels des réunions.»
A noter que le Premier ministre israélien rejette avec acharnement une enquête nationale sur l’échec du 7 octobre.
Le NYT constate en outre que « Netanyahu a rejeté l’offre du chef de l’opposition israélienne de former un gouvernement d’union nationale, préférant rester au sein d’une coalition avec les extrémistes de droite, plus enclins à le laisser au pouvoir après la guerre. »
« Mais cette décision l’a rendu otage, tout au long de la guerre, des exigences de l’extrême droite, notamment sur la question de conclure une trêve avec le Hamas », selon l’article.
Et d’en déduire que les décisions de Netanyahu ont prolongé les combats à Gaza, contrairement à la vision des dirigeants militaires, et ce pour « ses intérêts politiques et personnels », ralentissant les négociations à des moments cruciaux, sous la pression de ses alliés.
« Il a poursuivi la guerre en avril et juillet 2024, malgré les déclarations des généraux selon lesquelles elle était vaine, et a violé la trêve en mars pour préserver sa coalition après la conclusion d’un cessez-le-feu en janvier. »
L’article du NYT rapporte également que les chefs militaires israéliens avaient préparé une frappe majeure sur Beyrouth le 11 octobre 2023 pour frapper le Hezbollah qui avait lancé la bataille de soutien à Gaza, dès le 8 octobre 2023. Mais celle-ci avait alors été rejetée par Netanyahu.
Source: Média