L’Iran comptabilise désormais une quantité d’uranium faiblement enrichi plus de 14 fois supérieure à la limite autorisée par l’accord de 2015 (PGAC), selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui sera examiné lors d’un Conseil des gouverneurs début mars, rapporte l’AFP.
Elle atteignait à la date du 16 février 2967,8 kilos pour un plafond fixé à 202,8 kilos (ou 300 kilos équivalent UF6). Dans le précédent rapport, ce stock était de 2.442,9 kilos.
L’AIEA s’est par ailleurs déclarée « vivement préoccupée » par la possible présence de matière nucléaire sur un site iranien non déclaré, un entrepôt situé dans le district de Turquzabad, dans la capitale.
Ces propos interviennent dans un contexte tendu, alors que l’Iran a commencé à limiter les inspections de l’agence onusienne, après l’expiration d’une échéance fixée par Téhéran pour la levée des sanctions américaines.
Le 7 février, l’Ayatollah Sayed Ali Khamenei avait affirmé que « les Américains et les Européens n’ont pas le droit de nous imposer des conditions, car ils ont violé leurs engagements envers l’accord nucléaire. Par contre, la partie qui doit poser des conditions est l’Iran qui a tenu ses engagements au titre du PGAC. L’Iran ne reviendra donc à ses obligations nucléaires que lorsque les États-Unis lèveront toutes les sanctions. L’Iran veut des actes, les paroles ne suffisent plus à le convaincre » .
Il convient de rappeler que l’ex-président américain, Donald Trump, a retiré les Etats-Unis de cet accord en 2018 et a réimposé des sanctions américaines dans le cadre d’une stratégie de « pression maximale » contre l’Iran. Il voulait obliger la République islamique à revenir à la table de négociations pour la pousser à inclure le programme balistique iranien dans le cadre de l’accord nucléaire. Ce que Téhéran refuse toujours estimant que ce programme est une garantie de sa défense. A la suite de ce retrait américain, la RII s’est elle aussi progressivement affranchie des obligations qui lui imposait cet accord.