Dans le cadre de son programme 60 minutes, la télévision américaine CBS news a interrogé des officiers américains sur la frappe réalisée par l’Iran contre leur base qui se trouve à Aïn el-Assad en Irak, en riposte à l’assassinat du chef de la force al-Qods du corps des gardiens de la révolution le général Qassem Soleimani.
« Leurs missiles étaient précis et ils ont frappé dans une large mesure ce qu’ils voulaient frapper », a dit le général Frank McKenzie, le chef du commandement central américain pour le Moyen-Orient, Frank McKinsey.
« Je n’avais jamais vu de chose pareille auparavant. Lorsque des missiles réels ont été tirés sur nos forces, j’étais persuadé que les risques étaient très élevés », a-t-il répondu à la question de l’animateur du programme.
Selon lui, 16 missiles avaient été tirés depuis l’Iran, mais 11 se sont abattus sur la base ce 8 janvier, 5 jours après l’assassinat dans un raid américain, à proximité de l’aéroport de Bagdad, du général Soleimani, au côté du numéro deux du Hachd al-Chaabi en Irak Abou Mahdi al-Mohandes et de 10 de leurs accompagnateurs iraniens et irakiens.
McKenzie avait suivi l’attaque depuis son quartier général en Floride.
L’autre officier qui a été interrogé par la CBS était quant à lui dans la base, lors de l’attaque.
Selon le capitaine Alain Johnson, chaque missile portait une tête de plus de 1000 livres d’explosifs, alors que l’abri où il s’était caché était conçu pour protéger des attaques des têtes de 60 livres. Selon lui, les abris n’étaient pas non plus conçus pour accueillir un grand nombre de personnes. Les retardataires ont eu du mal à se trouver une place.
« Nous étions six personnes qui avions couru pour sauver nos vies et parvenir à l’abri suivant. Arrivés à l’abri, il y avait à peu près 40 gars qui s’entassaient dans un endroit conçu pour 10 personnes », se rappelle-t-il.
« Après la vague des explosions et des destructions est venu le tour des flammes de feu…ils flambaient sur une hauteur de 70 pieds… le feu descendait dans les abris… nous allions être brûlés à mort. Nous nous sommes mis à descendre vers le bas de 135 mètres. Nous ne savions pas quand le prochain missile allait frapper », raconte-t-il plus tard. Selon lui, chaque missile qui s’écrasait avait un vrombissement similaire à un train de transport.
Le lieutenant-colonel Stasy Colman a, quant à elle indiqué que les meilleurs abris étaient ceux qui avaient été construits depuis de Saddam Hussein, mais ils étaient insuffisants.
Selon elle, la seule défense face à une attaque balistique est de s’en éloigner.
Réitérant que le bombardement n’a pas fait de tués, McKenzie assure que la plupart des effectifs et des avions avaient été évacués.
« Le renseignement américain qui surveillait au préalable les préparatifs des Iraniens pour l’attaque au missile nous a permis d’évacuer la plupart des forces de la base, qui contenait environ un millier de soldats et 50 avions », a-t-il avancé.
Selon lui, si cette action n’avait pas été prise, les États-Unis auraient perdu 100 à 150 soldats et 20 à 30 avions dans l’attaque.
A noter que le Premier ministre irakien de l’époque, Adel Abdel Mahdi, a noté que l’Iran lui avait envoyé un avertissement préalable à Bagdad. Et luien a informé Washington.
Ils ont été envoyés dans le désert irakien, précisé plus tard Tim Garland, qui a conduit une brigade de l’armée américaine en dehors de la base, a 120 km de la capitale irakienne.
Interrogé sur l’assassinat du général Soleimani dont il avait supervisé l’exécution, le 3 janvier 2020, également depuis la Floride, McKenzie a dit : « beaucoup de sang des Américains a coulé à cause de Qassem Soleimani. C’était un homme que l’Iran ne pouvait remplacer. Il était rare de trouver quelqu’un comme lui. La où il se rendait, la mort le suivait ».
McKenzie l’a accusé d’avoir organisé durant l’invasion américaine de l’Irak « des attaques qui ont causé la mort de 600 soldats américains».
« Il planifiait pour en faire davantage. Nous avons vu des rapports des renseignements selon lesquels Soleimani planifiait pour une nouvelle vague d’attaques contre nos forces en Irak contre notre ambassade et d’autres bases », a-t-il ajouté pour justifier l’attaque meurtrière.
La CBS a diffusé durant son programme une brève vidéo qui montre les missiles percuter les hangars de maintenance des avions et d’autres installations de la base, dégageant des volutes de fumée noire dans le ciel. Ses images ont été prises par un drone américain qui survolait la base aérienne al-Asad lors de son bombardement.
Source: Médias