Un important opposant syrien proche de la branche d’Al-Qaïda en Syrie le front al-Nosra a révélé les réels objectifs d’Ankara et les coulisses des contacts entre la Turquie et les groupes armés syriens sur la conférence d’Astana sur la Syrie.
Selon la chaine de télévision arabophone al-Mayadeen, Saleh Hamwi a assuré que la Turquie voudrait surtout donner l’impression qu’elle respectera son engagement avec la Russie, malgré le fait qu’elle est entièrement consciente que la rencontre va se solder par un échec.
Evoquant avant tout la bataille d’Alep, Hamwi rappelle que les factions armées avaient informé Ankara qu’elles avaient assez d’armements et de munitions pour pouvoir résister pendant deux années.
Au bout de dix jours, ces milices n’ont pas tardé à s’effondrer. C’est alors qu’elles ont demandé aux Turcs de trouver une issue avec la Russie, pour préserver les quartiers assiégés d’Alep.
C’est alors que la Turquie a perdu confiance dans tous ces groupes. Appréhendant qu’une défaite à Alep ne puisse résonner à Idleb, elle leur a alors proposé un cessez-le-feu et puis d’aller à Astana.
L’objectif des Turcs qui leur est le plus cher, estime Hamwi est de stopper l’avancée de l’armée syrienne et de restructurer militairement les groupes armés.
Ils voudraient aussi creuser un fossé entre la Russie et l’Iran et marginaliser les Américains en se rapprochant des Russes, en riposte au soutien de Washington à l’Union démocratique kurde.
Toujours selon Hamwi, Ankara a donné aux Russes des garanties selon lesquelles les principales milices iront a la conférence et œuvreront pour le faire réussir, sans toutefois lui donner des détails sur le règlement qu’elle préconise.
« La Turquie veut participer à la conférence d’Astana seulement pour donner l’impression qu’elle respecte ses engagements avec la Russie. Ce que les factions récalcitrantes n’ont pas compris. Et ce malgré le fait qu’elle est parfaitement consciente que la rencontre va se solder par un échec car les Américains n’y seront pas présents », précise Hamawi.
Selon lui, la plupart des groupes voudraient bien se rendre à Astana. Mais pour ne pas paraitre embarrassés devant leur milieu, ils pourraient perpétrer un attentat à Hama ou dans la zone du littoral, afin de se donner un certain poids dans la capitale kazakhe.
En tout cas, Hamwi leur conseille d’y aller, mais seulement après avoir préparé la cellule d’opérations qui devrait relancer la bataille une fois l’échec de la conférence avérée.