Le chef de la diplomatie française Jean-Yves le Drian a demandé, lundi 22 mars, à l’Union européenne d’utiliser « des leviers » contre les responsables politiques libanais sous prétexte de sortir le pays de la crise.
« Le Liban est dans la dérive, ce pays est en train de dévisser », a-t-il déclaré à son arrivée à Bruxelles pour une réunion avec ses homologues de l’UE.
« On sait que les solutions existent. Il faut un gouvernement qui soit un gouvernement inclusif, opérationnel, un gouvernement d’action et il faut des réformes. On sait que les réformes sont tout à fait partagées par l’ensemble de la communauté internationale », a-t-il dit, selon l’AFP.
« Tout le monde sait ce qu’il faut faire, mais c’est bloqué pour des intérêts particuliers, parce que les responsables politiques n’arrivent pas à engager le processus », a-t-il accusé.
« L’Europe ne peut pas se désintéresser de cette crise. Quand un pays s’effondre, l’Europe doit être au rendez-vous », a-t-il soutenu.
« Je veux que l’on puisse échanger ensemble sur les leviers qui nous permettraient de faire pression auprès des autorités libanaises, pour qu’elles bougent… », a-t-il conclu.
Ces propos interviennent également alors que des rumeurs faisant état de l’imposition de sanctions économiques prochaines à l’encontre de dirigeants politiques libanais se multiplient à la fois aux Etats-Unis et dans l’Union Européenne. Le Liban est sans gouvernement depuis plus de dix mois, en raison de pressions étrangères sur certaines parties.
Pour sa part le chef de la diplomatie européenne l’Espagnol Josep Borrell a déclaré, à l’issue de la réunion: « Nous avons eu l’occasion de dire à la France que nous partageons ses préoccupations ».
« Si les pressions politiques ne suffisent pas, il faudra réfléchir à ce qui peut être fait et nous avons demandé au service pour l’action extérieure un rapport sur les autres possibilités », a-t-il indiqué sans prononcer le mot sanction.