Le secrétaire général adjoint du Hezbollah cheikh Naïm Qassem a assuré que le chef du Parlement Nabih Berri entreprend des mesures en vue de former le gouvernement, espérant que celles-ci pourraient ouvrir la voie au règlement de la crise politique.
«Nous allons attendre cette semaine pour voir directement les résultats», a-t-il dit dans une interview avec le site d’information libanais AlAhed.
Le Liban est sans gouvernement depuis septembre 2020, date à laquelle le gouvernement actuel présidé par Hassan Diab a présenté sa démission et ne fait plus que régler les affaires courantes.
« Le Liban se trouve face à deux choix seulement : soit on laisse le pays sans gouvernement, ce qui signifie la pérennité du chaos économique et social, et donc l’effondrement inexorable. Soi la formation d’un gouvernement, ce qui constitue l’issue normale, nécessaire et exclusive pour le début de la résolution de la situation au Liban.
Nous avons besoin d’un gouvernement qui représente la partie officielle responsable du pays. Même si ce gouvernement n’est pas en mesure de réaliser toutes les aspirations des Libanais, il pourrait toutefois entreprendre les premières démarches de sauvetage pour freiner l’effondrement actuel ».
Rapportant que le chef du Parlement Nabih Berri entreprend des mesures censées ouvrir la voie à la solution, il a rendu compte que le Hezbollah et d’autres protagonistes lui prêtent main forte pour la réussite de ses efforts.
« Nous avons besoin d’une semaine pour voir les résultats », a-t-il fait remarquer.
Interrogé sur la détérioration des conditions de vie des Libanais, en raison de la crise économique qui frappe le pays et qui a causé entre autres une pénurie en devises étrangères et une dépréciation de la livre libanaise, il a répondu :
« La sécurité sociale en incombe de la responsabilité de l’Etat, et aucun parti politique n’est en mesure de l’assurer. D’aucun pourrait combler certaines lacunes, régler quelques problèmes, mais il est indispensable de former un gouvernement dont l’action sera contrôlée par le Parlement. Ce gouvernement doit pouvoir rétablir la sécurité sociale et traiter le problème du chaos. Miser sur l’extérieur pour former le gouvernement est une perte de temps et des espoirs perdus ».
A la question de savoir si le Hezbollah compte bénéficier d’une façon ou d’une autre des offres faites par l’Iran pour aider le Liban dans sa crise, Cheikh Qassem a assuré qu’il vaut mieux attendre la formation du gouvernement.
« Nous tenterons de coopérer avec l’Etat au sujet des offres iraniennes, russes, chinoises et occidentales. Tout ceci dans le but de régler au plus vite le problème de l’électricité et d’autres problèmes ».
AlAhed a interrogé le numéro deux du Hezbollah sur les récentes déclarations du gouverneur de la Banque du Liban Riyad Salamé, selon lequel Washington soupçonne certaines banques libanaises d’avoir tissé des liens avec l’association d’al-Qard al-Hassan, une institution financière libanaise affiliée au Hezbollah, il a expliqué :
« L’association d’al-Qard al-Hassan est une société sociale caritative qui ne traite pas d’affaire bancaires, et ne fait pas partie du système bancaire au Liban. Quiconque peut faire ses propres investigations juridiques pour se rendre compte de la nature de cette société. Toutes les accusations proférées contre al-Qard el-Hassan sont fausses ».
« Concernant la démission du gouverneur de la Banque du Liban ou son maintien à son poste, c’est le gouvernement qui en décide. Tout débat hors du cadre du gouvernement n’est que du divertissement », a-t-il aussi dit en réponse à la question de savoir si le Hezbollah soutient la révocation de Salamé, accusé d’avoir causé la crise économique et financière qui ravage le Liban par ses malversations financières.
AlAhed a aussi questionné cheikh Qassem sur la campagne menée par l’Arabie saoudite qui accuse le Hezbollah d’implication dans le trafic de drogue.
« Il faut cesser de relier le trafic de drogue au Hezbollah. Premièrement, le Hezbollah n’exerce aucune activité de trafic de drogue et n’a aucun lien avec la drogue et les stupéfiants. Ceci est strictement prohibé aussi bien sur le plan de son commerce que de sa consommation. Les services de sécurité libanais savent bien l’ampleur de la contribution du Hezbollah lorsqu’il s’agit d’arrêter un trafiquant de drogue ou de prendre d’assaut un local destiné à sa confection ».
Selon lui, « les allégations occidentales sur l’implication du Hezbollah dans le trafic de la drogue sont infondées. Les médias de ces pays n’osent même pas pointer de doigt le Hezbollah directement, mais ils prétendent que telle personne entretient des liens avec le Hezbollah et est accusée de trafic de drogue. Nous n’avons aucun lien avec toutes les activités liées au trafic de la drogue. Et nous y sommes complètement opposés ».
Cheikh Qassem a aussi démenti tout lien du Hezbollah avec la cargaison des grenades qui était destinée à l’Arabie saoudite et qui s’est avérée contenir des stupéfiants.
« La drogue appartient à un trafiquant, et il n’a aucun rapport avec le Hezbollah ni de loin ni de près », a-t-il affirmé, qualifiant ces accusations contre le Hezbollah « de jeu politique et de tentative destinée à ternir l’image du Hezbollah ».
Et de conclure: « Nous ne commentons plus ces accusations infondées, banales et viles, qui illustrent une animosité injustifiée envers le Hezbollah. Cette question ne nous concerne pas ».
Source: Médias