Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Cheikh Naïm Qassem, a affirmé à l’occasion de la commémoration de « la victoire divine » remportée lors de la guerre de juillet 2006 : » Ce qui compte pour nous c’est de réaliser la souveraineté et l’indépendance de notre patrie « , notant que « les exploits de l’opération Al-Waad Al-Sadiq sont aussi claires que le soleil, et quiconque ne veut pas les voir, c’est son problème « .
Cheikh Qassem a énuméré ces exploits lors de son interview avec la chaine satellitaire Al-Manar: « Le premier exploit est d’avoir établi un équilibre de dissuasion avec l’ennemi israélien, qui a empêché des agressions quotidiennes répétées contre les gens, les guerres mobiles et les tensions entre les populations résidant sur les frontières avec l’ennemi ».
Il a poursuivi : « Le deuxième exploit est d’avoir coupé la voie à ‘Israël’ d’utiliser le Liban comme plate-forme politique ou pour implanter et naturaliser les Palestiniens, les rendant un fardeau pour l’entité depuis la porte du Liban. Le troisième exploit est l’établissement de l’équation d’or: l’Armée , la résistance et le peuple. La victoire divine a offert au Liban force et invincibilité, et désormais l’ennemi pense mille fois avant d’attaquer le Liban. Quant au quatrième exploit, cette victoire a redonné de l’espoir aux Palestiniens d’obtenir la libération et la victoire ».
La formation d’un gouvernement, une priorité pour le Hezbollah
Sur le dossier du gouvernement, cheikh Qassem a affirmé: « La décision de nommer le président Najib Mikati à la tête du gouvernement est une démarche audacieuse du Hezbollah ».
Il a expliqué : « Nous avons nommé le président Mikati pour de nombreuses raisons, et le tableau est clair pour nous. La première raison est que la formation du gouvernement est pour nous une priorité , et donc nous soutiendrons avec tous les facteurs qui conduiront à la formation de ce gouvernement. Nous avons depuis le début souligné que nous proposons le Premier ministre Saad Hariri à la tête du gouvernement pour de nombreuses raisons, mais après qu’il s’est excusé, nous avons déclaré que nous soutenons celui que nomme M. Hariri. Or, un seul a été proposé pour former un gouvernement est le Premier ministre Mikati…L’autre raison de notre choix est que M.Mikati jouit de bons contacts arabes et internationaux. Et la dernière raison est que M.Mikati bloque la voie à tous ceux qui cherchent à attiser la sédition entre les sunnites et les chiites ».
D’autre part, Cheikh Qassem a souligné que « l’entente entre le Hezbollah et le Courant patriotique libre est bonne », estimant que « les divergences entre les deux parties sont naturelles et normales, étant donné qu’ils ne forment pas une seule équipe « . Il a appelé « à ne pas miser sur une discorde entre le parti et le courant ».
Personne ne peut empêcher le Hezbollah de participer au gouvernement
Selon Cheikh Qassem, « il n’y a pas de solution dans le pays sans la formation d’un gouvernement ».
« Nous ne pouvons pas décider à l’avance quels accords seront sur la table. L’Arabie saoudite est en retraite, n’interfère pas dans l’arène libanaise et n’a pris aucune position pour encourager ou entraver Mikati, alors que sa position était plus négative envers Saad Hariri », a-t-il poursuivi.
Il a expliqué que « personne n’ose s’ingérer et empêcher le Hezbollah d’être dans le gouvernement », ajoutant que « le Hezbollah participera indirectement par le biais de technocrates au sein du gouvernement, et nous aurons une relation et un parapluie avec le gouvernement ».
Cheikh Qassem a indiqué que » la France a exercé des pressions pour former un gouvernement avant le 4 août « , ajoutant: « le président Mikati a déclaré qu’il avait été informé par les Français que les Américains étaient d’accord, et qu’il n’y avait pas d’objection arabe à sa nomination, et c’est un facteur utile en l’absence d’obstacles externes. Donc les obstacles à la formation sont internes et les partis doivent faciliter la formation du gouvernement. Nous soutenons la tenue des élections à temps ».
Concernant la crise économique que traverse le Liban, Cheikh Qassem a noté que » trois raisons ont causé la crise actuelle au Liban : la première étant les pressions exercées par les Etats-Unis, dont les sanctions, le refus de rapatrier les déplacés syriens, la restriction des banques au Liban et la loi de César restreignant les relations libano-syriennes ».
Et de poursuivre: « La deuxième raison est le système confessionel du Liban . Ce système a attisé des rivalités dans chaque projet de réforme et a causé de nombreux problèmes. C’est ce système qui protège la corruption. Et la troisième raison est l’existence d’un déséquilibre économique, ce qui signifie qu’il n’y a pas au Liban de plans économiques qui mènent à la production ».
Cheikh Qassem a rappelé : « Nous avions précédemment demandé au Premier ministre Hariri de ne pas démissionner du gouvernement après le 17 octobre, mais les Américains ont fait pression sur lui et on a vu ce qui s’est passé . Oui, le Hezbollah est responsable dans le sens où il participe dans le gouvernement et nous avons tenté de prendre soin de notre peuple mais dans le pays, l’influence du Hezbollah est faible ».
Cheikh Qassem a ajouté : « Allons à l’est, sans que cela ne remplace pas l’ouest. Nous avons appelé à importer du pétrole iranien en livres libanaises, mais l’État a refusé cet appel sous prétexte de sanctions » américaines contre l’Iran.
Le gouvernement prochain doit faire face au gouverneur de la BDL
Il poursuit: « Le gouvernement de Hassan Diab aurait dû prendre des décisions pour rationaliser le soutien (à l’importation aux produits de première nécessité, ndlr) afin que Le gouverneur de la Banque du Liban ne reste pas le seul décideur dans cette affaire, mais le président Diab a refusé » , ajoutant: « le gouverneur de la Banque du Liban a une grande responsabilité dans ce qui se passe et la solution réside dans la formation d’un gouvernement qui doit prendre les mesures nécessaires pour mettre fin aux politiques financières et économiques et surtout faire face au gouverneur de la Banque du Liban ».
Et il a poursuivi : « Dans la question de l’essence et du diesel, il y a des gens corrompus qui exploitent ce dossier et donc il faut un gouvernement pour qu’il puisse jouer son rôle, et que la justice joue son rôle. Sans la formation d’ un gouvernement, les choses continueront à reculer. »
Concernant l’enquête sur le dossier de l’explosion du port de Beyrouth, Cheikh Qassem a souligné : » la loi doit être appliquée dans le dossier de l’explosion du port. S’il existe une autorité compétente pour juger certaines personnes, la loi doit être appliquée dans ce dossier. sans politiser l’enquête ».
Et de conclure : « Nous avons déjà soumis des propositions de lois pour lever les immunités des présidents, des ministres et des représentants depuis 1992, et certains partis ont refusé de les voter à la Chambre des représentants ».
Source: Al-Manar