Rafael Grossi revenait d’un voyage express à Téhéran, où il a pu renouer le contact, sans pour autant avoir accès aux données nucléaires.
« D’ici quelques jours », les inspecteurs vont pouvoir accéder au matériel de surveillance sur les différents sites iraniens et s’assurer qu’il fonctionne correctement après plusieurs mois d’incertitude, a expliqué le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) .
L’AIEA, dont l’accès est fortement restreint depuis février en réaction au désengagement occidental, n’aura certes toujours pas accès dans l’immédiat aux données des caméras.
Mais « nous pourrons conserver toutes les informations nécessaires pour maintenir une continuité » dans la surveillance jusqu’à ce que les pourparlers de Vienne aboutissent, a souligné M. Grossi. « Il n’y aura pas d’interruption ».
Il a toutefois souligné qu’il ne saurait s’agir « d’une solution permanente », évoquant une « mesure pour donner du temps à la diplomatie ».
Le directeur de l’AIEA a fourni « ces nouveaux éléments » au Conseil des gouverneurs, qui se réunit à partir de lundi dans la capitale autrichienne.
Côté iranien, un communiqué conjoint a été publié à l’issue d’une rencontre de deux heures, tenue dimanche 12 septembre, entre le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, Mohammad Eslami, et le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi.
Dans ce communiqué, les deux parties ont réitéré l’esprit de coopération, la confiance mutuelle et l’examen des sujets importants dans une ambiance constructive et purement technique.
Les deux parties ont également décidé de poursuivre les rencontres bilatérales à des niveaux nécessaires.
« Les inspecteurs de l’Agence seront autorisés à procéder aux maintenances des équipements de supervision et à remplacer les cartes mémoires de ces équipements qui seront maintenus en Iran sous le scellement conjoint. La manière et le calendrier de ce projet seront déterminés par les deux parties », ajoute le texte.
Après ses entretiens avec Mohammad Eslami, Rafael Grossi a qualifié de “positive” sa rencontre avec le chef de l’Organisation iranienne de l’Énergie atomique et a déclaré qu’il reviendrait à Téhéran pour participer à des discussions à haut niveau avec les responsables iraniens.
Peu auparavant une source concordante avait déclaré au site iranien francophone PressTV que « lors de la visite de Rafael Grossi à Téhéran, il n’y aura aucun changement dans le statut de l’accès de l’AIEA aux données des installations nucléaires [de l’Iran], et l’agence n’aura toujours pas accès aux images des caméras de surveillance ».
La source a expliqué que la visite de M. Grossi n’aura rien à voir avec les restrictions imposées par l’Iran à l’AIEA concernant son accès aux images des caméras dans les installations nucléaires iraniennes.
Rejetant les reportages de certains médias occidentaux, notamment le Wall Street Journal, la source a clairement indiqué qu’il n’y avait aucune possibilité de reconsidérer le blocage d’accès de l’AIEA aux images de ses caméras de surveillance.
« Les discussions lors de la visite du directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique à Téhéran ne porteront que sur l’entretien de certains équipements de surveillance de l’agence et il n’y a pas d’autre question à l’ordre du jour », a ajouté cette source.
Plus tôt samedi, le Wall Street Journal a affirmé dans un rapport que la visite de Rafael Grossi intervient après un accord entre l’Iran et l’AIEA, négocié au cours des deux derniers jours sous la surveillance du P5+1.
Le rapport, citant différentes sources, a affirmé que l’Iran avait accepté de donner à l’AIEA l’accès pour réinitialiser l’équipement de surveillance sur les sites liés au nucléaire dans le pays.
La visite d’une journée de Rafael Grossi est une première depuis que le président iranien Ebrahim Raïssi a pris ses fonctions en août.
Sources: PressTV + AFP