La bataille de libération d’Idleb est lancée et pourrait s’annoncer longue.
La télévision d’information libanaise al-Mayadeen a rendu compte que l’armée syrienne a pilonné ce vendredi 1er octobre les positions des groupes armés au sud et à l’ouest de cette province occupée par les milices pro turques et celles jihadistes takfiristes de Hayat Tahrir al-Cham (HTC- ex-front al-Nosra, bras armé d’al-Qaida). Et sur le Sahl al-Ghab dans la province de Hama.
Pour sa part, le ministère russe de la Défense faisait état de 37 assauts perpétrés par les HTC dans la zone de désescalade durant les dernières 24 heures.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, tribune médiatique de l’opposition pro occidentale, le commandement des forces turques a demandé le jeudi 30 septembre à toutes les forces déployées à Idleb et dans la province ouest d’Alep d’être sur le qui-vive.
Pour la première fois, il a déployé des équipements anti blindés et des mortiers dans toutes ses position qui longent les lignes de confrontation avec les forces gouvernementales et leurs alliés.
Cette escalade intervient 48 heures après le sommet de Sotchi entre les présidents russe et turc.
En dépit des déclarations rassurantes d’Erdogan, les signes négatifs l’ont emporté sur les résultats de cette rencontre qui au bout de près de trois heures ne s’est pas clôturée par une conférence de presse conjointe.
Bien avant, il a été dit que la situation dans la province d’Idleb serait la principale pomme de discorde . L’état d’alerte et de mobilisation militaire de part et d’autre qui l’on précédée présageaient une crispation des positions.
Ce n’est quele 26 septembre que les raids russes ont été suspendus, trois jours avant la rencontre. En réponse aux attaques des milices d’Idleb, toutes tendances confondues, contre les positions gouvernementales et la base russe à Hmeimim.
Sur sa page Twitter, le journaliste turc Turker Erturk rapporte que le sommet de Sotchi s’est déroulée « d’une manière très mauvaise ».
« On nous a demandé de quitter la Syrie. Il y aura une hausse des prix du gaz. L’achat de S-400 n’était pas inscrit sur l’agenda. Et on nous a dit qu’Idleb redeviendra syrienne cet hiver », a-t-il écrit.
Selon lui, le gouvernement turc n’a pas de carte gagnante et sa main est faible.
Le journaliste brésilien proche des Russes Pepe Escobar avance une version similaire concernant Idleb assurant qu’elle était au cœur des pourparlers entre les deux hommes. La situation y est d’autant plus critique que les Turcs ne cessent d’y renforcer leur présence. Il rend compte de près de 3.000 militaires turcs déployés dans une soixantaine de checkpoints ce qui équivaut pour les Russes à l’occupation officielle de ce territoire syrien.
Escobar rappelle à ce sujet les récents propos du chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov depuis la tribune de l’Assemblée générale. Lorsqu’il a ouvertement rappelé l’arrangement spécial turco-russe conclu en mars 2020 et imposant à Ankara de combattre les formations terroristes à Idleb.
Les atermoiements des Turcs semblent avoir exaspérer les Russes. Et le pouvoir syrien, toujours très sceptique sur les intentions d’Ankara, est plus pressé que jamais. Dès lors qu’il perçoit un certain changement dans l’ambiance internationale à l’encontre de la Syrie, selon le constat de son ministre des Affaires étrangères Faycal al-Meqdad, de retour de New York où il a prononcé le discours de son pays devant l’AG. Il a rendu compte de rencontres multiples avec des homologues arabes et internationaux.
L’armée syrienne ne cachait pa non plus ses intentions, relayées par les médias officiels, de vouloir relancer des combats dans la province sud d’Idleb et la province ouest de Hama en vue de déloger les groupes terroristes définitivement de la route internationale Alep-Lattaquié connue sous le nom M-4.
L’arrangement qu’elle a conclu et mené à bien dans la province de Deraa, au sud du pays, y est aussi pour cette impulsion d’en finir une fois pour toutes.
Source: Divers