Après avoir essayé en vain avec la France et l’Italie, les autorités libanaises ont demandé à la Russie de leur fournir les images satellitaires sur l’explosion meurtrière du port de Beyrouth du 4 août 2020.
Cette demande a été exprimée par le chef de l’Etat libanais Michel Aoun, en présence de l’ambassadeur russe au Liban Alexander Rudakov avec lequel il avait discuté des moyens de développer les relations libano-russes.
En début de semaine, le président Vladimir Poutine a déclaré que son pays étudie la possibilité d’aider le Liban dans l’enquête sur l’explosion du port et de lui fournir les images si elles sont disponibles.
L’explosion qui a fait plus de 200 tués, 6.500 blessés et détruit des quartiers entiers proches du port a été provoquée par la présence de plus de 2000 tonnes de nitrate d’ammonium dans l’un de ses hangars depuis 2013. Cette quantité officiellement destinée au Mozambique avait été abandonnée par le navire qui la transportait, MV Rhosus, battant pavillon moldavais. En état d’usure, ce dernier a fini par sombrer dans le large libanais, après l’évacuation de la cargaison laquelle n’a pas non plus été restituée par ses propriétaires.
Des questions restent en suspens sur les raisons directes de l’explosion. L’une des hypothèses avance que des travaux de soudage qui avaient eu lieu le jour de l’explosion sur le portail du hangar aurait causé des étincelles qui ont provoqué un incendie.
Mais les autorités libanaises voudraient savoir s’il n’y a pas eu d’autres facteurs qui ont provoqué la détonation.
Directement après le drame, aussi bien le président libanais que l’ex- Premier ministre libanais Hassan Diab avaient demandé au président français Emmanuel Macron qui était venu au Liban de leur donner les images satellites prises avant, pendant et après l’explosion. Sans obtenir gain de cause. L’Italie non plus n’a pas répondu à la même demande libanaise.
« Ils nous ont promis de nous les fournir mais ceci n’a pas eu lieu. Je ne sais pas pourquoi », a dit M. Diab.
Même rechignement de la part des Occidentaux sur les conclusions de leurs investigations sur l’explosion. Ni les Français, ni les Britanniques ni les Américains qui avaient dépêché au Liban des équipes d’enquête ne les ont non plus rendues publiques.
Le numéro un du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah s’est plusieurs fois interrogé dans ses discours sur les raisons de ce refus suspect.
Alors que les forces politiques libanaises pro occidentales ne manquent aucune occasion pour laisser entendre que le Hezbollah est derrière l’explosion.
Des observateurs libanais assimilent le traitement de cette affaire à celle de l’assassinat de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, dont l’enquête a été menée par un tribunal international et par des juges qui se sont fait remarquer par leur manque de compétence et leurs déboires.
Source: Médias