Les responsables israéliens sont sur le qui-vive à l’approche de la reprise des négociations sur le nucléaire iranien prévues le 29 novembre prochain.
Pendant ces dernières semaines, les membres du gouvernement israélien se sont démêlés dans tous les sens pour empêcher leur tenue.
Le cabinet a brandi l’option militaire contre l’Iran et ses sites nucléaires, et des manœuvres ont été exécutées faisant croire qu’il s’y prépare. Plusieurs de ses membres se sont rendus à Washington pour dissuader l’administration américaine d’une telle démarche. Certains d’entre eux ont rechigné à rencontrer ses représentants en visite en ‘Israël’, sans cacher qu’ils pourraient être en froid avec les USA. Mais leurs efforts se sont avérés vains.
La semaine passée le Premier ministre Naftali Bennett a anticipé à la conclusion d’un accord, en disant « qu’Israël n’est ni associé à l’accord ni engagé à le respecter ».
Il va tenter son dernier coup de chance les deux jours prochains. Selon le chroniqueur politique de la chaine de télévision KAN, il va s’adresser aux grandes puissances notamment les Etats-Unis avant le lancement des négociations « pour les conseiller de ne pas de conclure d’accord ».
En même temps, le ministre des Affaires étrangères Yaïr Lapid tiendra une série de réunions politiques en Europe pour exprimer «l’inquiétude israélienne concernant la reprise des pourparlers avec l’Iran, et les développements possibles et attendus au cours des négociations.
Des sources proches de Lapid ont déclaré qu’il « traite avec une grande méfiance la possibilité que les parties parviennent à un accord ».
« Les Américains ne savent pas non plus dans quelle direction les choses vont aller, et cette situation d’incertitude représente un danger très potentiel que les grands pays tentent de créer une base pour la levée des sanctions, en échange d’une fausse suspension de l’enrichissement », ont estimé les sources de Lapid, pour qui « c’est une situation très indésirable du point de vue d’Israël ».
Selon un ancien diplomate israélien, l’establishment israélien se comporte avec le dossier nucléaire iranien toujours comme dans les années 90 du siècle dernier et toutes les tentatives déployées pour que l’Iran n’atteigne pas le seuil nucléaire se sont soldées par un échec.
« Dans les années 1990, nous pensions qu’il était possible d’empêcher l’Iran de devenir un État au seuil du nucléaire, en intégrant les pressions économiques, diplomatiques et militaires, mais cela ne s’est pas produit », a-t-il dit sous le couvert de l’anonymat pour le journal israélien Maariv.
Selon lui, « Israël s’est jusqu’à présent enlisé dans les théories des années 90, et se comporte par conséquent sans succès vis-à-vis des Etats-Unis ».
« Il faut comprendre que l’accent doit être mis sur la création d’un système de la carotte et du bâton, qui s’adapte à la situation, et qui puisse lier les mains des Iraniens concernant le développement de leurs missiles », a-t-il souligné.
L’ex-diplomate a aussi assuré que l’option militaire israélienne contre l’Iran pour l’empêcher d’atteindre le seuil nucléaire n’est d’aucune utilité.
« Il faut comprendre que l’Iran est un pays au seuil nucléaire dans toutes ses formes. Une attaque n’y changera rien », a souligné le diplomate qui a suivi de près les négociations précédentes avec l’Iran.
Source: Médias