La Maison Blanche s’oppose fermement à un projet de résolution conjoint interdisant la vente d’équipements militaires à l’Arabie saoudite.
La déclaration de la Maison Blanche est intervenue en réponse à l’objection exprimée par un groupe de sénateurs américains à la conclusion du premier accord majeur d’armement avec l’Arabie saoudite, sous l’administration du président Joe Biden, en raison de la participation du Royaume à la guerre au Yémen.
Cette objection est venue de la part des sénateurs républicains Rand Paul et Mike Lee, ainsi que du sénateur indépendant Bernie Sanders, proche des démocrates. Ils ont présenté un projet de loi visant à bloquer le projet d’accord d’armement de 650 millions de dollars conclu le mois de novembre dernier, pour la vente à l’Arabie de 280 missiles air-air et des équipements connexes, dont 596 lanceurs de missiles …
A l’objection des législateurs qui refusent d’approuver de nombreux contrats d’armement avec le royaume, sans l’assurance que l’équipement américain ne sera pas utilisé pour tuer des civils, la Maison Blanche a prétexté dans un communiqué que « Riyad utilise ces munitions pour se défendre contre les attaques aériennes transfrontalières, telles que les drones houthis chargés d’explosifs et qu’elle n’utilise pas ces missiles pour engager des cibles au sol ».
Selon la Maison Blanche « ces ventes sont conformes à la promesse par l’administration de faire preuve de leadership diplomatique pour mettre fin au conflit au Yémen et mettre fin au soutien américain aux opérations offensives dans la guerre au Yémen, tout en garantissant que l’Arabie saoudite a les moyens de se défendre contre les attaques aériennes des Houthis soutenus par l’Iran », comme il l’a dit.
Et le projet de loi pour bloquer l’accord d’armes à l’Arabie saoudite « saperait l’engagement du président à aider notre partenaire saoudien à un moment où les attaques de missiles et de drones contre ses civils se multiplient ».
Le mardi 7 décembre, le Sénat américain a rejeté la proposition visant à interdire la vente d’un ensemble d’armes à l’Arabie saoudite. 67 législateurs ont voté contre la proposition, 30 ont voté pour.
L’Arabie saoudite a dépensé dans des transactions avec d’autres pays plus de 34 milliards de dollars pour s’acquérir des armes américaines pour la même période et, par conséquent, les achats militaires du royaume s’élèvent à environ 63 milliards de dollars depuis son agression contre le Yémen.
Le gouvernement saoudien a appelé de toute urgence les États-Unis, ses alliés du Golfe et l’Union européenne, à le réapprovisionner en munitions qu’il utilise dans ses affrontements avec le mouvement Ansarullah au Yémen, a rapporté le Wall Street Journal.
Citant des responsables américains et saoudiens, le journal indique que les munitions que l’Arabie saoudite utilise seront bientôt épuisées et que l’arsenal de missiles intercepteurs a sérieusement diminué, ce qui a alarmé les responsables de Riyad, l’incitant à demander des armes rapidement.
Le 4 février dernier, après son élection, le président américain Joe Biden a di vouloir « travailler pour mettre fin à la guerre contre le Yémen et arrêter tout soutien américain aux opérations offensives là-bas », arguant en même temps que « l’Arabie saoudite fait face à des menaces et nous continuerons à la soutenir pour protéger son territoire des attaques ».
A noter que l’Arabie saoudite a déclenché les hostilités contre le Yémen, en 2016, à la tête d’une coalition arabe, après la démission de son homme de main, le président Abed Rabbo Mansour Hadi, et la prise de Sanaa par des unités de l’armée yéménite alliées d’Ansarullah. Cette guerre a coûté la vie à des milliers de yéménites, des civils dans leur majorité et plongé la pays dans la pire crise humanitaire au monde selon l’ONU, avec plus des deux tiers de la population dépendant de l’aide internationale.
Pour le mouvement Ansarullah, les Etats-Unis sont complices dans l’embargo et l’agression saoudiens contre leur pays.
Son chef, Abdel-Malek al-Houthi, avait taxé l’Arabie saoudite et les ÉAU « de sbires des États-Unis ».
Source: Médias