Rien ne va plus entre le Fatah et le Hamas au Liban. Les liens sont désormais coupés entre les deux mouvements palestiniens.
Leurs relations se sont dégradées depuis l’évènement sanguinaire qui s’est passé le samedi 12 décembre dans le camp des réfugiés palestiniens Bourj al-Chamali, proche de la ville Tyr au sud du Liban.
Lors des obsèques d’un militant du Hamas, Hamza Chahine, décédé la veille dans une explosion accidentelle d’un dépôt dans le camp contenant entre autres de bombonnes d’oxygène destinées aux malades contaminés au covid-19, des membres du Fatah ont ouvert le feu sur le cortège funèbre et tué 4 personnes.
Cheikh Ali al-Youssef, le vice-président de la Ligue des oulémas de la Palestine qui participait à la marche funèbre, a précisé que lorsque les participants au cortège funèbre sont arrivés à l’entrée du cimetière, ils ont trouvé des hommes armés dans la permanence du Fatah qui y est établi. Ils étaient armés et prêts à ouvrir le feu.
« Les tirs de feu sont venus d’un seul côté, du bureau du Fatah et 4 personnes ont été tués dans ce crime », a-t-il indiqué.
Le Hamas a avancé une version similaire.
Deux des victimes étaient venus du camp de Miyé w miyé et les deux autres de celui de Aïn al-Héloué, tous les deux proches de Saïda.
Selon al-Youssef, à la veille des obsèques, un accord avait été conclu de concert avec toutes les factions et forces nationales et islamiques et en coordination avec les autorités libanaises pour participer ensemble aux obsèques et en faire une cérémonie nationale. Il était également prévu que l’ambassadeur de la Palestine au Liban Achraf Dabbour y participe. Mais ce dernier s’est abstenu de venir ainsi que la direction du Fatah.
Le Fatah a décidé de suspendre toutes formes de liaison et de contact avec le Hamas, à tous les niveaux, et dans toutes les régions libanaises, a précisé un communiqué publié par sa direction le mardi 14 décembre.
La direction du Fatah y accuse le Hamas « d’avoir dès le premier jour, lancé des déclarations arbitraires et des accusations aléatoires et trompeuses, et des campagnes d’incitation et d’incitation contre les Forces nationales de sécurité, avant la fin de l’enquête des services de sécurité libanais et de la justice libanaise sur ce crime odieux ».
Le texte reproche aussi au Hamas son comportement malgré les condamnations exprimées par la direction des factions de l’OLP, du mouvement Fatah etde l’ambassadeur de l’État de Palestine au Liban, Achraf Dabour, et malgré la compassion qu’ils ont exprimés aux familles des martyrs, les condoléances qu’ils leur ont présentées et leurs déclarations qu’ils sont prêts à coopérer et à remettre à la justice libanaise toute personne avérée impliquée dans ce crime.
« Et c’est ce qui a été fait », insiste le communiqué.
En riposte aux évènements du camp Bourj al-Chamali, le Hamas a suspendu son adhésion à la Force conjointe qui compte dans ses rangs des éléments des différentes factions au Liban dont les mouvements Fatah, Hamas et Jihad islamique. Le mouvement de résistance islamique a aussi décidé de rompre les liens avec toutes les parties affiliées à la Sécurité nationale palestinienne.
Source: Divers