Les Etats-Unis ont prévenu, le lundi 31 janvier, qu’il ne restait plus que « très peu de semaines » pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien, appelant de nouveau l’Iran à des négociations « directes » pour parvenir à un compromis dans cette « dernière ligne droite ».
Les pourparlers de Vienne, auxquels les négociateurs américains ne participent jusqu’ici que de manière indirecte sans jamais rencontrer leurs homologues iraniens, ont permis en janvier « des progrès pour diminuer la liste des divergences », a déclaré à des journalistes un haut responsable américain.
« C’est pourquoi l’heure des décisions politiques a sonné », a-t-il ajouté. « Nous pouvons voir un chemin vers un accord si ces décisions sont prises, et si elles sont prises rapidement. »
Ces discussions ont été suspendues vendredi pour que les délégations puissent faire le point avec leurs gouvernements respectifs.
« Nous saurons rapidement », lorsque les pourparlers reprendront dans la capitale autrichienne plus tard cette semaine, si une entente est possible ou si c’est le début d’une « réalité d’escalade des tensions et de crise », a estimé le responsable américain, réaffirmant que Washington était prêt à tous les scénarios.
Les Etats-Unis se sont retirés en 2018, sous la présidence de Donald Trump, de ce texte conclu trois ans plus tôt pour garantir la nature pacifique du programme nucléaire iranien. Ils ont rétabli leurs sanctions économiques, et la République islamique s’est en riposte affranchie des restrictions-clés à son programme nucléaire.
L’actuel président américain Joe Biden dit vouloir revenir dans l’accord. Mais, les Iraniens réclament tout d’abord la levée des sanctions US.
Les négociations impliquent les autres grandes puissances qui l’avaient signé: Allemagne, Chine, France, Royaume-Uni et Russie.
« Il y a urgence », a martelé le responsable américain. « Au rythme actuel » des « avancées nucléaires iraniennes », « nous n’avons plus que très peu de semaines pour parvenir à une entente », a-t-il insisté. Lorsqu’on lui a fait remarquer que cela fait au moins deux semaines déjà que les Etats-Unis disent cela, il a répondu: « faites vos comptes, il reste donc autant de semaines en moins ».
Les Iraniens ont pour la première fois semblé ouverts la semaine dernière à des négociations directes avec les Américains, que ces derniers réclament depuis le début.
« Nous n’avons aucune indication que cela sera le cas lorsque nous nous retrouverons » à Vienne, a déploré le responsable américain, cité par l’AFP.
« Etant donné le peu de temps qui nous reste, étant donnée l’importance des décisions qui doivent être prises, il serait profondément malheureux » de « rater cette occasion » en raison notamment de l’absence de « discussions directes », a-t-il fait valoir.
« Je ne dis pas que si nous le faisons nous parviendrons à un accord », « ce n’est pas la solution miracle », a-t-il dit.