Le risque d’escalade des tensions entre la Chine et les États-Unis dans la région du Pacifique présente beaucoup plus de dangers que l’actuelle confrontation entre la Russie et l’Alliance atlantique.
Pour l’observateur de Die Zeit Theo Sommer, la probabilité d’un conflit militaire d’envergure sur le continent européen est aujourd’hui minime. « Je constate plutôt une menace de guerre dans la région de l’Asie-Pacifique, dont la Chine, en tant que puissance mondiale en essor, et les États-Unis, leader traditionnel, se disputent la domination », indique l’analyste.
Il rappelle que Pékin est en train de construire des îles artificielles en mer de Chine méridionale, utilise des récifs et des atolls à des fins militaires et revendique un espace maritime de plus d’un million de kilomètres carrés, ce qui suscite de vives protestations à Washington. L’arrivée au pouvoir de Donald Trump risque de compromettre encore plus les relations déjà tendues entre les États-Unis et la Chine, estime M. Sommer.
Durant sa campagne électorale, le nouveau locataire de la Maison Blanche a promis d’imposer une taxe de 45 % sur les importations de produits chinois. Dans le même temps, M. Trump s’est montré prêt à réviser la politique de la « Chine unique », c’est-à-dire reconnaître l’indépendance de Taiwan.
Pourtant, c’est son intention de contrecarrer les revendications territoriales chinoises en mer de Chine méridionale qui semble la plus périlleuse, souligne l’expert allemand.
Le futur secrétaire d’État américain Rex Tillerson a déjà estimé, lors des auditions au Sénat, que la Chine contrôlait ou déclarait contrôler des territoires « qui ne lui appartiennent pas légitimement ».
En réaction, le journal du chinois Global Times, qui suit la ligne éditoriale du Quotidien du Peuple, a statué que les deux pays devraient être prêts à une confrontation militaire si le nouveau président US et son équipe diplomatique ne changeaient pas de politique à l’égard de Pékin.
« On ne sait pas si les paroles sinistres vont déboucher sur des actions sinistres. Pourtant, sans aucun doute, la paix en Asie est bien moins stable qu’elle ne l’est en Europe », conclut Teo Sommer.
Source: Sputnik