Des militants et des journalistes sur les réseaux sociaux ont fait état de discrimination raciales à l’encontre des civils noirs et des étudiants arabes à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne.
Des enregistrements vidéo, de nombreux Arabes et Africains se plaignant de la discrimination pratiquée à leur encontre par les autorités ukrainiennes, ont été diffusés sur Twitter.
La journaliste de la BBC, Stephanie Hegarty, a déclaré dans un tweet que « les gardes-frontières ukrainiens ont demandé aux civils noirs de retourner à l’arrière de la file d’attente des personnes déplacées vers la Pologne ».
Elle a cité une étudiante en médecine nigériane accusant les gardes-frontières ukrainiens de renvoyer les Noirs, sous prétexte de donner la priorité aux Ukrainiens.
Cette discrimination a également été pratiquée par certains journalistes occidentaux qui se sont indignés du fait que ce qui se passe « c’est en Europe et non pas dans un pays en voie de développement ou du tiers monde ».
‘Now the unthinkable has happened to them, and this is not a developing, third world nation, this is Europe.’ pic.twitter.com/BFYvql7iie
— black lives matter (@jrc1921) February 27, 2022
Unprofessional
Unethical
Inhuman
To say the least!
What’s happening in the mind of some journalists! why r they comparing refugees!
Labeling them by civilized or uncivilized!
The suffering of a refugee is the same no matter the race, colour, religion, location .. #Ukraine pic.twitter.com/lR1ZlbEuan— Larissa Aoun (@LarissaAounSky) February 28, 2022
Le Maroc, le Nigeria et l’Egypte figurent parmi les 10 premiers pays ayant des étudiants en Ukraine, soit plus de 16 000 étudiants, selon le ministère de l’Education.
Des militants ont fait circuler une vidéo d’un jeune homme égyptien à la frontière indiquant qu’ils sont traités « comme des animaux », notant que les Ukrainiens sont servis et reçoivent de la nourriture et des boissons, tandis que les étudiants expatriés sont ignorés.
« بيعاملونا زي الحيوانات هنا »..
طلاب مصريون وأفارقة يشتكون من سوء معاملتهم على الحدود البولندية الأوكرانية pic.twitter.com/17gZyJGT1Y— شبكة رصد (@RassdNewsN) February 27, 2022
Un Tunisien a également publié des enregistrements vidéo montrant un groupe de ses compatriotes se disant harcelés par l’armée ukrainienne.
Il a souligné qu’ils n’étaient pas autorisés à entrer en Pologne, soulignant qu’ils avaient remis leurs passeports aux autorités pour sortir, mais qu’ils ne les avaient pas encore reçu.
Selon les données de l’Association des Tunisiens, plus de 1 500 Tunisiens, dont environ 1 000 étudiants résident en Ukraine.
Pour sa part, le journal « African Archive » a publié sur Twitter une vidéo montrant la police et l’armée ukrainiennes en train d’empêcher les Africains de monter dans un train transportant des personnes d’Ukraine vers la Pologne.
« Les Africains ont été contraints d’attendre que tous les Ukrainiens soient montés à bord des trains avant d’y être autorisés », a-t-on précisé.
Africans denied entry into a train taking people from Ukraine to Poland by Ukraine Soldiers and Police. Africans were forced to wait until all Ukrainians had boarded trains before they would be allowed to get into one. pic.twitter.com/tFplgoV33o
— Africa Archives ™ (@Africa_Archives) February 27, 2022
L’opération militaire russe s’est déclenchée le 24 février, trois jours après que Vladimir Poutine a reconnu l’indépendance des Républiques de Lougansk et de Donetsk, expliquant que l’Ukraine ne respecte pas les accords de Minsk et que la situation dans le Donbass peut être qualifiée de « génocide ».
Le Président russe a alors souligné que les plans de Moscou n’incluaient pas l’occupation des territoires ukrainiens, mais la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine.
Source: Traduit à partir d'Al-Jazeera Net