Se pliant aux pressions US, les Émirats arabes unis, pays membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), ont affirmé le mercredi 9 mars qu’ils œuvreraient auprès de leurs partenaires du cartel pour augmenter la production, les sanctions occidentales contre la Russie ayant poussé les prix vers des sommets historiques.
«Nous sommes en faveur d’une augmentation de la production et nous encouragerons l’Opep à envisager une hausse des niveaux de production», a indiqué l’ambassadeur des Émirats à Washington, Youssef Al Otaïba.
«Les Émirats ont été pendant plus de 50 ans un fournisseur sérieux et responsable d’énergie sur les marchés, et ils estiment essentielle la stabilité des marchés énergétiques pour l’économie mondiale», selon sa déclaration obtenue par l’AFP.
Ses propos interviennent alors que l’Opep est sollicitée de toutes parts pour freiner l’envolée des prix du brut attisée par la guerre en Ukraine.
Et après la décision des États-Unis et de la Grande-Bretagne d’arrêter d’importer du pétrole de Russie -deuxième plus grand exportateur de brut au monde, derrière l’Arabie saoudite– en riposte à l’intervention russe en Ukraine.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a pour sa part estimé mercredi qu’il était «important de stabiliser les marchés énergétiques, pour veiller à ce qu’il y ait des quantités abondantes d’énergie à travers le monde».
En visite à Washington, la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss a de son côté exhorté les pays du G7 à «mettre fin à leur utilisation de pétrole et gaz russes», à l’instar de Londres et de Washington.
La veille, le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, a lancé aux pays exportateurs un «appel urgent à augmenter le niveau de production pour soulager le marché».
Et aux États-Unis, des médias ont évoqué la possibilité d’une visite de responsables américains en Arabie saoudite -pays proche des pays occidentaux mais aussi de Moscou– pour convaincre Ryad de pomper davantage de brut.
Les économistes prédisent que le prix du pétrole pourrait grimper jusqu’à 300 dollars le baril à la suite de la crise ukrainienne et des sanctions américaines contre la Russie, l’accent mis par l’Arabie saoudite sur l’accord OPEP Plus pourrait être un désastre économique pour l’Europe et les États-Unis.