L’opération de résistance de mardi au cours de laquelle 5 colons israéliens ont été tués dont un policier et 6 autres blessés a provoqué une campagne de soutien sur les réseaux sociaux palestiniens.
Ont été postées les vidéos de son auteur le martyr Dia’ Hamarcha (27 ans) pendant qu’il effectuait l’opération dans les rues de Bnei Brak et de Ramat Gan, dans la banlieue est de Tel Aviv.
Son courage et sa prestance fière ont été salués d’autant qu’il avait réalisé cette opération en solitaire.
Les tweeters ont surtout relayé le témoignage d’une femme israélienne pour la télévision israélienne au cours de laquelle elle avait assuré qu’il avait refusé de tuer les femmes et les enfants leur demandant de rentrer chez eux.
Elle raconte qu’elle était en train de traverser rue avec une autre femme et un enfant lorsqu’elle a été prise de court par deux hommes armés qui descendaient d’une voiture Mercedes noire et l’un d’entre eux lui a demandé de s’éloigner de la rue. « Il nous a demandé de revenir à l’arrière. Il paraissait qu’il ne voulait pas tuer les femmes. Et deux minutes plus tard, nous avons entendu des tirs de feu », a-t-elle dit.
Dans les médias palestiniens, on indique que le martyr avait été arrêté en 2013 et emprisonné pendant 6 mois alors qu’il avait à peine 18 ans, pour trafic d’armement et appartenance au mouvement Fatah. Il lui était interdit depuis de rentrer dans les territoires de 1948.
Ni accord ni compromis
Sur sa page Facebook, il exprimait ouvertement son attachement à la voie de la résistance contre l’occupation israélienne. Et il semblait plutôt critique aux choix de l’Autorité palestinienne.
On peut y lire entre autres « N’accepte ni accord ni compromis ».
Il ne s’empêchait pas de critiquer les responsables palestiniens qui ont selon lui sacrifié la patrie palestinienne. « Celui qui a vendu les (territoires de) 48 et de 67 n’en a cure du reste ». Une critique au renoncement à une grande partie de la Palestine historique. « Il y a des gens qui donne leurs fils à la patrie et ceux qui sacrifie la patrie pour leurs fils », avait-il aussi condamné.
Il avait aussi posté sur sa page des dizaines de ses photos à proximité de la mosquée al-Aqsa.
Son amour pour le martyre est aussi exprimé sur sa page. « Celui qui aime la rencontre de Dieu, Dieu aimera sa rencontre », avait-il aussi écrit.
Son voisin Mahmoud Fathi rapporte que « Dia adorait la résistance depuis sa plus tendre enfance, il avait un grand amour pour sa patrie et participait à la plupart des obsèques des martyrs ».
Lors de l’annonce de l’opération dans la nuit de mardi à mercredi, des jeunes palestiniens de Cisjordanie sont sortis dans des manifestations spontanées et se sont dirigés vers son village natal Yaabad au sud de Jénine. Ils se sont regroupés autour de la maison familiale qui était assiégée par les forces d’occupation israélienne.
Selon son père, Ahmad, les soldats israéliens ont perquisitionné sa maison, l’ont séquestré ainsi que les autres membres de sa famille dans une seule pièce et ont menacé de la détruire.
Il a dit s’attendre à la destruction de la maison familiale d’un moment à l’autre dans le cadre de la politique de punition collective que les autorités israéliennes suivent dans les territoires occupés contre les familles des auteurs des opérations de résistance.
Il a dit avoir été surpris que son fils réalise cette opération. « Nos jeunes font l’objet de pressions énormes. Il leur suffit de sortir pour subir ce que nous subissons tous avec les colons et les autres. Ces pressions poussent les jeunes vers ces actes », a-t-il dit.
Défaillance sécuritaire
Selon les médias israéliens, le martyr a utilisé une M16, une mitrailleuse de fabrication locale faite à partir d’un fusil Air Soft.
L’enquête a conclu qu’il a réalisé l’opération tout seul mais quelqu’un l’a assisté pour entrer dans les territoires de 1948 et pour obtenir une arme.
La police israélienne a indiqué avoir arrêté un autre jeune palestinien soupçonné de l’avoir aidé. Il serait originaire des territoires palestiniens de 1948 et connu des services de sécurité israéliens.
Depuis l’opération, la situation est tendue parmi les Israéliens et les rues sont presque désertiques si ce n’est le grand déploiement de militaires israéliens.
Depuis le matin de ce mercredi, la police a reçu des dizaines d’appels téléphoniques pour signaler des cas suspects.
On attribue cet échec sécuritaire aux forces israéliennes d’autant que c’est la deuxième opération de résistance dans les territoires de 1948 en l’espace quelques jours, après celle d’al-Kahdirat qui a coûté la vie à deux policier israéliens.
Selon la chaine de télévision Canal 7, les colons de Bnei Brak ont accueilli le ministre de l’intérieur israélien avec colère et insultes l’accusant de défaillance sécuritaire.
Source: Divers