Des milliers d’Israéliens ont manifesté, samedi soir 14 janvier, dans le centre de Tel-Aviv pour clamer leur refus de la politique de la coalition au pouvoir alliant des partis de droite, d’extrême droite et ultraorthodoxes juifs.
Les manifestants ont envahi les rues de Tel-Aviv samedi, brandissant des pancartes avec des slogans décrivant le nouveau cabinet de Netanyahu comme un « gouvernement de la honte » et appelant à « faire tomber le dictateur ».
Les médias israéliens ont rapporté que 80 000 personnes avaient rejoint le rassemblement, tandis que les sources de sécurité du régime ont fait état de 20 000 manifestants sans toutefois donner aucune estimation officielle.
Il s’agissait du plus grand rassemblement antigouvernemental depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau cabinet de Netanyahu fin décembre.
Le rassemblement comprenait également des messages contre l’occupation israélienne des territoires palestiniens, avec une pancarte indiquant : « Il n’y a pas de démocratie avec l’occupation ».
Des partis, du centre, de gauche et l’alliance des partis arabes Hadash-Taal avaient appelé les Israéliens à manifester, en particulier contre la réforme de la justice présentée le 4 janvier par le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans plusieurs dossiers de corruption.
Ils demandent aussi la démission du chef du gouvernement à cause de ces affaires.
Le nouveau ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, redouté pour ses positions radicales, est également dans la ligne de mire des protestataires.
De nombreux Israéliens étant venus en famille malgré la pluie, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Instigateur de la manifestation, le Mouvement des drapeaux noirs avait soutenu une campagne de contestation de longue haleine contre M. Netanyahu de juillet 2020 à juin 2021 pour exiger sa démission à cause des scandales de corruption auxquels il est mêlé.
Chef du Likoud, le grand parti de la droite israélienne, et détenteur du record de longévité à la tête du gouvernement israélien, Netanyahu a été chassé du pouvoir en 2021 par une coalition électorale hétéroclite qui aura tenu moins d’un an.
Il a pris fin décembre la tête d’un nouveau gouvernement à l’issue des élections législatives de novembre, les cinquièmes en quatre ans, dont les résultats témoignent du morcellement de l’électorat et des divisions internes israéliennes.