Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a entamé dimanche au Caire une tournée au Moyen-Orient en pleine flambée des violences israélo-palestiniennes, avec le mince espoir d’user de l’influence des Etats-Unis pour tenter d’apaiser les tensions.
Avant de se rendre à Jérusalem et à Ramallah en Cisjordanie occupée lundi et mardi, M. Blinken rencontrera lundi le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et son ministre des Affaires étrangères Sameh Choukri.
Le conflit israélo-palestinien risque fort de dominer les discussions entre les deux alliés, l’Egypte jouant historiquement un rôle d’intermédiaire entre les deux protagonistes. Ce déplacement, programmé de longue date, intervient en pleine escalade israélo-palestinienne.
Aucun changement
Des experts interrogés par l’AFP ne s’attendent d’ailleurs pas à des percées notables, les Etats-Unis allant probablement se contenter de marteler leur soutien à la solution à deux Etats, israélien et palestinien. « Le mieux qu’ils puissent obtenir c’est que les choses se stabilisent afin d’éviter une répétition de mai 2021 », la dernière guerre entre « Israël » et les fasicules de la résistance palestinienne , assure Aaron David Miller, expert à la Fondation Carnegie pour la paix internationale de Washington.
Pour Ghaith Al-Omari, expert du Washington Institute, « cette visite ne signale aucun changement de la position américaine au regard du conflit israélo-palestinien » mais « la conversation (avec Mahmoud Abbas) ne va pas être agréable ».
Visites en cascade
La visite de M. Blinken en « Israël » traduit la volonté de Washington de renouer avec M. Netanyahu, à la tête du gouvernement le plus à droite de l’histoire de l’entité sioniste. Elle intervient après celle du conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan. « Je n’ai jamais vu autant de visites à un tel haut niveau sous quelque administration que ce soit », souligne Aaron David Miller. « C’est un peu comme si on inondait la zone », renchérit un autre expert, David Makovsky, du Washington Institute, alors que le directeur de la CIA, William Burns, s’est récemment rendu dans la région, notamment au Caire.
En « Israël », M. Blinken insistera sur « l’importance de maintenir le statu quo historique » sur l’esplanade des Mosquées à alQods-Est, haut lieu de tensions entre Israéliens et Palestiniens.
Au Caire dimanche, M. Blinken n’a fait aucune référence au conflit israélo-palestinien. Il a seulement affirmé à des représentants de la jeunesse à l’Université américaine du Caire qu’il se rendait en « Israël » et en Cisjordanie. « Il est important pour nous de discuter non pas seulement de gouvernement à gouvernement mais aussi avec tous les segments de la société et surtout la génération montante », a-t-il dit.
L’Egypte, l’un des principaux bénéficiaires de l’aide militaire américaine, est régulièrement pointée du doigt, notamment par les Etats-Unis, pour son bilan, jugé « catastrophique » par les ONG, des droits humains.
Source: Avec AFP