Des députés du Parlement régional du Kurdistan irakien en sont venus aux mains lundi lors d’une rixe opposant ses deux partis historiques, sur fond de divisions concernant la commission électorale qui doit organiser le prochain scrutin de la région autonome.
Les élections pour renouveler les 111 sièges du Parlement régional ont été fixées au 18 novembre. Elles auraient déjà dû avoir lieu à l’automne 2022, mais les contentieux entre le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et l’Union patriotique du Kurdistan (UPK) avaient poussé l’Assemblée à proroger son mandat d’un an.
De nouvelles dissensions ont émergé sur un vote prévu lundi pour activer la commission électorale, les deux camps s’accusant mutuellement d’irrégularités procédurales.
Considérant que le vote pour lancer les travaux de la commission a été inscrit à la dernière minute à l’ordre du jour, l’UPK a voulu reporter la séance de lundi, mais le PDK a tenté de la maintenir.
Une vidéo YouTube sur le compte du Parlement régional a montré sa présidente (députée de l’UPK) ordonner la levée de la séance avant de se retirer. Son estrade est ensuite envahie par des députés, certains la main levée, d’autres escaladant des pupitres ou déchirant des papiers.
D’autres images partagées par les médias irakiens ont montré des députés échanger des coups de poings.
Le chef du bloc UPK Ziad Jabbar a accusé en conférence de presse le PDK d’avoir « refusé une levée de la séance parlementaire (…) provoquant ainsi des tensions et le chaos ».
« C’était l’anarchie et ils ont attaqué des députés de notre bloc », a-t-il dit, assurant avoir reçu un léger coup à la tête quand un journaliste lui demande pourquoi il a du sang sur sa chemise.
Dans le camp adverse, le chef du bloc PDK Zana Mulla Khaled a estimé que « le report de la séance aurait dû être soumis à un vote ».
Au Parlement actuel, le PDK est le parti le plus important avec 45 sièges, suivi de l’UPK avec 21 sièges.
Le Kurdistan irakien se présente comme une oasis de stabilité, mais militants et opposition y dénoncent, entre autres maux, la corruption omniprésente et des arrestations arbitraires.
La scène politique locale y est dominée par les deux frères ennemis, le PDK et de l’UPK. Le PDK domine à Erbil, la capitale régionale, et ses membres sont à la tête de la présidence du Kurdistan et de son gouvernement.
Source: AFP