La guerre israélienne sanguinaire contre la bande de Gaza a impacté la vie politique interne en Grande Bretagne.
Lors de l’élection législative partielle ce vendredi 1er mars, le candidat qui a été élu est George Galloway, 69 ans, ancien membre du Labour et sept fois député.
Ancien membre du Parti travailliste (Labour), il avait été évincé par son chef, Tony Blair qui était alors Premier ministre. Il avait critiqué sa participer à l’invasion de l’Irak en 2003 aux côtés des Etats-Unis.
Candidat pour un autre parti, le parti des Travailleurs, il a fini largement en tête, en faisant campagne sur la situation à Gaza, à Rochdale. Dans cette commune du nord de l’Angleterre où 30% de la population est de confession musulmane, il a obtenu 12.335 voix, soit près de 40% des suffrages, devant un candidat indépendant local, David Tully, novice en politique (6.638 voix).
Fait inhabituel, les deux principaux partis – le parti travailliste et le parti conservateur au pouvoir du Premier ministre Rishi Sunak – ont été largement mis en difficulté dans cette élection. Également en raison de la guerre contre Gaza. Elle était au cœur de la campagne électorale qui a agité les coulisses de tous les partis.
Le représentant du Parti travailliste, Azhar Ali, est arrivé quatrième quand bien même le parti lui avait retiré son soutien suite à des propos jugés antisémites, selon l’AFP. Il avait accusé Israël d’avoir volontairement laissé le Hamas mener son attaque du 7 octobre.
Selon l’AFP, l’affaire était embarrassante pour le chef du parti travailliste Keir Starmer, favori dans les sondages pour devenir cette année le futur Premier ministre britannique, et qui cherche à tourner la page des accusations d’antisémitisme ayant visé son parti sous son prédécesseur Jeremy Corbyn.
Au Royaume-Uni, les critiques contre l’entité sioniste et les prises de position en faveur du droit des Palestiniens sont taxés d’antisémitisme.
Depuis le début du conflit, après l’opération du Hamas du 7 octobre dans l’enveloppe de Gaza, l’aile gauche de son parti reproche à une position trop pro-israélienne.
« Keir Starmer, (cette victoire) est pour Gaza », l’a d’ailleurs interpellé George Galloway, en ouverture de son premier discours après son élection, se référant au fait qu’il avait refusé d’appeler à un cessez-le-feu à Gaza. Actuellement, le Parti travailliste a changé légèrement sa position en demandant un cessez-le-feu humanitaire.
« Vous avez payé et vous paierez un prix élevé pour le rôle que vous avez joué pour permettre, encourager et couvrir la catastrophe qui se déroule actuellement en Palestine occupée dans la bande de Gaza », a-t-il déclaré.
On peut penser que Galloway tentera d’exploiter les divisions du Parti travailliste. « Je veux surtout dire à M. Starmer que les plaques ont bougé ce soir, a-t-il déclaré. Cela va déclencher un mouvement, un glissement de terrain, un déplacement des plaques tectoniques. »
L’association Campaign against Antisemitism s’est dite sur X « extrêmement inquiète » de la victoire de George Galloway, pointant « sa rhétorique incendiaire et la situation actuelle à laquelle est confrontée la communauté juive dans ce pays ». La vague de soutien au peuple palestinien et de colère contre les massacres israéliens perpétrés dans la bande de Gaza est perçue par certaines franges comme « une montée en flèche des actes antisémites ».
Elu pour la première fois député en 1987, George Galloway, avait également siégé à la chambre des Communes entre 2012 et 2015 comme représentant de Bratford (nord de l’Angleterre). Il avait été expulsé du Labour en 2003 pour son opposition à la guerre en Irak, à laquelle le Royaume-Uni – alors dirigé par les travaillistes – avait participé aux côtés des États-Unis. Il anime un programme de débat pour la chaine de télévision libanaise d’information al-Mayadeen, depuis son lancement.
Source: Divers