Le journal britannique Financial Times a estimé que « les négociations entre les dirigeants des partis en France détermineront s’il est possible de former un gouvernement de coalition avec une majorité absolue ou, en cas d’échec, un gouvernement minoritaire capable de survivre à une motion de censure ».
Le journal a constaté que « le spectre d’une longue période de paralysie politique plane sur le pays, après la division de l’Assemblée nationale en 3 blocs, dont aucun n’a approché la majorité absolue nécessaire pour former le gouvernement ».
Le journal a indiqué que » l’option alternative pourrait être de former un gouvernement technocratique dirigé par un Premier ministre non partisan, afin que de nouvelles élections puissent être déclenchées l’année prochaine ».
Le journal a souligné que « le parti du Rassemblement National restera isolé à l’Assemblée, mais qu’il représentera une menace pour tout gouvernement s’il choisit de se joindre à une motion de censure ».
Un responsable de l’Elysée a déclaré au journal que Macron « attendra que la structure de la nouvelle Assemblée nationale prenne les décisions nécessaires », faisant référence au rôle du président dans la nomination du Premier ministre.
La gauche peut-elle diriger un gouvernement minoritaire ?
En tant que vainqueur surprise des élections législatives anticipées, les dirigeants du Nouveau Front populaire ont déclaré « qu’ils chercheraient à former un gouvernement pour mettre en œuvre leur programme progressiste, qui comprend d’importants plans en matière du SMIC et de dépenses et la réimposition d’un impôt sur la fortune ».
« Mais le Nouveau Front populaire est constitué de plusieurs partis, du parti La France insoumise aux socialistes, en passant par les Verts et les communistes plus modérés, et il est possible », selon le journal, que la question du leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, proposant ses services, soulèvera les objections de certains de ses partenaires ».
Le parti La France insoumise est la force la plus importante au sein de la coalition avec 72 sièges, selon les prévisions d’Ipsos, mais les autres partis réunis le dépassent en nombre, le journal a indiqué que « le maintien de l’unité est essentiel car les centristes qui soutiennent Macron tenteront d’attirer les modérés de gauche du Nouveau Front Populaire à leur rang ».
Macron peut-il former une grande coalition ?
Le journal a souligné que « la coalition de Macron a subi une défaite majeure, perdant près d’un tiers des sièges qu’elle détenait. Mais les membres de la coalition croient toujours pouvoir parvenir à un accord au Parlement ».
La stratégie de Macron est de vouloir former une alliance avec les socialistes, les Verts et les communistes, un député récemment réélu déclarant : « Il semble que nous serons au centre de toutes les discussions. Personne ne peut obtenir une majorité sans nous ».
L’ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine s’attendait à ce que Macron conserve le Premier ministre Gabriel Attal comme Premier ministre par intérim, notamment pendant les Jeux olympiques, avant de tenter de former une coalition de centre-gauche.
Le journal a estimé « qu’il pourrait être difficile pour le parti présidentiel d’accepter les revendications des groupes de centre-gauche, qui pourraient exiger l’abolition de l’augmentation impopulaire de l’âge de la retraite, ou l’abolition de la loi sur l’immigration approuvée par Macron l’année dernière. Il est également probable que la gauche exigera des augmentations d’impôts que les centristes ont exclues ».
Le journal s’attend à ce que « si une coalition ne peut être formée, Macron nommerait un gouvernement dirigé par un haut fonctionnaire, ou une personnalité non partisane, pour diriger le pays au moins jusqu’en juin 2025, date à laquelle de nouvelles élections pourraient être convoquées ».
Le journal a noté que « la première tâche de ce gouvernement sera d’approuver le budget à l’automne, mais qu’il sera vulnérable aux votes de censure et que s’il tombe, l’impasse politique pourrait mettre à l’épreuve les institutions de la Ve République de manière sans précédent ».
Le ministère français de l’Intérieur a annoncé lundi que la coalition des partis de gauche, le Nouveau Front populaire, aremporté les élections législatives en France, remportant 182 sièges au Parlement.
Selon les données définitives publiées par le ministère, la coalition Ensemble du président Emmanuel Macron arrive en deuxième position avec 168 sièges, tandis que le parti Rassemblement national (extrême droite), dirigé par Marine Le Pen et dirigé par Jordan Bardella, arrive en troisième place avec 143.
Source: Médias