De nombreuses réactions indignées, émanant pour la plupart de soutiens du Hamas dans le monde musulman mais aussi de la Chine et de la Russie, ont suivi l’assassinat du chef politique du mouvement de resistance palestinien, Ismaïl Haniyeh, tué mercredi dans une frappe à Téhéran. Cette mort a été confirmée par le Hamas qui l’a aussitôt attribuée à Israël.
« Le dirigeant, le moujahid Ismaïl Haniyeh, le chef du mouvement, est mort dans un raid sioniste contre sa résidence à Téhéran après sa participation à l’investiture du nouveau président » iranien, a indiqué le Hamas dans un communiqué. « L’occupation (d’Israël, ndlr) est responsable de cet attentat et les Etats-Unis en portent également la responsabilité », a déclaré dans la foulée un haut responsable du mouvement, Taher al-Nounou.
Les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont indiqué qu’il y aurait d' »énormes conséquences dans toute la région ».
En Iran, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a juré d’infliger un « châtiment sévère » à Israël.
De son côté, le président Massoud Pezeshkian a accusé Israël d’avoir tué Ismaïl Haniyeh, venu assister à sa cérémonie d’investiture dans la capitale Téhéran, et juré de lui faire « regretter » cet « acte lâche ». « La République islamique d’Iran défendra son intégrité territoriale, son honneur, sa fierté et sa dignité, et fera regretter aux envahisseurs terroristes leur acte lâche », a déclaré sur X M. Pezeshkian, en rendant hommage à un « leader courageux ».
Trois jours de deuil national ont été décrétés en Iran.
Le Qatar, qui accueille la direction politique du Hamas dont faisait partie M. Haniyeh, a condamné un « crime odieux » et mis en garde contre une « escalade dangereuse » dans la région. Il a dénoncé un « assassinat » qui constitue « une violation flagrante du droit international et du droit humanitaire », selon un communiqué de son ministère des Affaires étrangères. Interlocuteur clé du Hamas, le Qatar est impliqué depuis des mois, avec l’Egypte et les Etats-Unis, dans des pourparlers visant à obtenir un cessez-le-feu dans la guerre contre la bande de Gaza.
En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par « Israël » depuis 1967, les mouvements palestiniens ont appelé mercredi à une grève générale dans les territoires palestiniens. « Les mouvements islamistes de Palestine annoncent une grève générale et des marches de colère » pour protester contre un « assassinat du grand leader national » qui « s’inscrit dans le cadre du terrorisme de l’Etat sioniste et de sa guerre d’extermination », indiquent les mouvements palestiniens dans une déclaration commune.
Au Liban, le Hezbollah a dénoncé l’assassinat de M. Haniyeh et assuré qu’il allait « renforcer la détermination » de la formation et de ses alliés à faire face à l’entité sioniste. Le Hezbollah a ouvert un front contre Israël dans le sud du Liban, en soutien au Hamas à Gaza, dès le lendemain de l’attaque sans précédent contre les positions militaires et les colonies israéliennes dans l’enveloppe de Gaza, le 7 octobre.
La Chine, qui soutient depuis des décennies la cause palestinienne, a condamné un « assassinat ». « Nous sommes très préoccupés par cet incident, nous nous opposons vigoureusement et condamnons cet assassinat », a déclaré un porte-parole de la diplomatie chinoise, Lin Jian.
Le Kremlin a « fermement » condamné cette attaque. « Nous estimons que de tels actes sont dirigés contre les tentatives de rétablir la paix dans la région et peuvent considérablement déstabiliser une situation déjà tendue », a affirmé à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
En Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan a condamné « l’assassinat perfide » de son « frère ». « Que Dieu couvre de Sa miséricorde mon frère Ismaïl Haniyeh, tombé en martyr à la suite de cette odieuse attaque », a-t-il écrit sur le réseau social X, dénonçant « la barbarie sioniste ».
Le ministère pakistanais des Affaires étrangères a affirmé que « l’assassinat » du chef du Hamas était un « acte irresponsable » et constituait une « escalade dangereuse dans une région instable ».
Le ministère syrien des Affaires étrangères a estimé que la mort du chef du Hamas pourrait « embraser toute la région ». « La Syrie dénonce cette agression sioniste flagrante et cette grave atteinte à la souveraineté de la République islamique iranienne », a-t-il ajouté dans un communiqué.
Le gouvernement taliban en Afghanistan a déploré « une grande perte ». « Il laisse les leçons de la résistance, du sacrifice, de la patience, de la tolérance …) et du sacrifice à ceux qui le suivent », a ajouté Zabihullah Mujahid, porte-parole des talibans, sur le réseau social X.
Source: Avec AFP