Le Parlement libanais doit se réunir jeudi pour élire un président de la République dans un pays privé de chef d’Etat depuis plus de deux ans, en proie à une grave crise économique.
Des analystes doutent cependant que les députés parviennent à s’entendre sur un candidat.
En vertu du système confessionnel de partage du pouvoir, la présidence du Liban est réservée à un chrétien maronite alors que le Premier ministre est un musulman sunnite et le président du Parlement un musulman chiite.
Dans un pays secoué par une guerre civile de 1975 à 1990, la classe dirigeante arrivait habituellement à se mettre d’accord sur un nom, mais elle a échoué à parvenir à un consensus depuis la fin du mandat du dernier président, Michel Aoun, en octobre 2022.
Plusieurs pays étrangers comme les Etats-Unis, l’Arabie saoudite ou la France font depuis pression pour imposer le nom d’un président.
Quant au Hezbollah, « il peut toujours s’opposer à quelqu’un dont il se méfie vraiment », selon les analystes.
L’envoyé spécial américain Amos Hochstein a exhorté lundi la classe dirigeante à parvenir à un « consensus politique » pour élire le chef de l’armée libanaise, Joseph Aoun.
« Le candidat préféré est le commandant en chef de l’armée libanaise, Joseph Aoun, qui semble être soutenu par les Etats-Unis et, dans une moindre mesure, par la France et l’Arabie saoudite », estime l’analyste libanais Karim Bitar.
Tandis que le Qatar opte pour le chef de la sécurité par intérim Elias Baissari.
Joseph Aoun, doit encore « surmonter de sérieux obstacles » pour être élu, notamment le manque de soutien des principaux partis chrétiens : Le Courant patriotique libanais (CPL) et les Forces Libanaise (FL).
Aoun aurait besoin d’une majorité des deux tiers — au moins 86 des 128 députés — pour être élu président.
Si lui ou tout autre candidat échoue à obtenir un tel score, le Parlement doit tenir un second tour, où une majorité simple de 65 voix suffit pour l’emporter.
La Constitution stipule que les candidats à la présidence ne doivent pas avoir occupé de hautes fonctions publiques au cours des deux dernières années, ce qui disqualifierait techniquement M. Aoun.