Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, affirme que le pays ne s’engage pas dans des négociations avec les États-Unis sous la pression.
« Ce qui compte, ce ne sont pas les belles paroles et interviews, mais ce qui a été signé », a souligné le chef de la diplomatie iranienne dans un entretien à la chaîne de télévision iranienne Al-Alam, faisant référence à un mémorandum signé par le président américain Donald Trump début février.
Le document rétablit la politique de « pression maximale » de Washington envers la République islamique, initiée durant le premier mandat de Trump.
Les États-Unis ont abandonné l’accord nucléaire multipartite signé entre l’Iran et d’autres pays et approuvé par les Nations Unies. Ils ont par la suite rétabli les sanctions que l’accord avait levées et imposé des restrictions économiques encore plus illégales à la République islamique.
« Les instructions données aux différents ministères américains d’exercer une « pression maximale » sur la République islamique d’Iran sont très claires. C’est ce qui a été documenté, signé, et cela servira de référence pour leurs actions (celles des Américains) », a souligné le diplomate iranien.
« La pression maximale est vouée à l’échec »
Araghchi a souligné que l’Iran n’a jamais cédé aux menaces ni répondu aux pressions par des concessions.
« La « pression maximale » n’a jamais fonctionné contre l’Iran… Les résolutions et les sanctions contre l’Iran n’ont pas été efficaces », a affirmé le ministre des Affaires étrangères.
L’Iran a répondu aux tactiques de pression des États-Unis en diversifiant davantage ses partenariats économiques et commerciaux, en trouvant de nouveaux moyens de contourner les sanctions, en redynamisant sa production nationale et en renforçant sa coopération avec ses principaux alliés, dont la Russie et la Chine.
Le ministre des Affaires étrangères a critiqué les États-Unis pour « leur rhétorique creuse et sans fondement », en allusion à l’intérêt présumé de Washington de négocier avec Téhéran ou à ses menaces d’action militaire contre la République islamique.
Il a prévenu que Téhéran ne se laisserait pas tromper par de simples mots : « Jusqu’à présent, nous n’avons rien vu, à part quelques menaces creuses d’attaques militaires […] Nous n’avons rien vu d’autre que le document signé, qui expose clairement leur politique. »
Selon le ministre des Affaires étrangères, l’Iran est résilient et reste déterminé à défendre sa dignité et sa souveraineté. « La nation iranienne a toujours défendu son honneur et sa dignité avec détermination. »
Araghchi a toutefois déclaré que si Washington choisissait de s’adresser à la nation iranienne avec « respect et dignité, nous lui répondrions naturellement de la même manière ».
« L’Iran ne s’engagera dans aucune négociation sous la pression ou la menace maximales », a-t-il réitéré.
Par ailleurs, le patron de la diplomatie iranienne a évoqué la prochaine visite de l’émir du Qatar Tamim bin Hamad Al Thani à Téhéran, affirmant que le voyage aurait lieu dans le cadre des échanges politiques en cours entre les deux pays.
À la question de savoir si le chef d’État qatari serait porteur de messages des États-Unis ou de toute autre partie étrangère adressés à l’Iran, il a expliqué que la République islamique n’avait pas connaissance de la transmission par M. Al Thani de tels messages émanant d’une tierce partie.
Source: Avec PressTV