Les médecins britanniques qui ont travaillé dans la bande de Gaza pendant la guerre ont mis en garde « des effets à long terme de la guerre entraînant une augmentation significative du nombre de martyrs palestiniens », selon le journal britannique The Guardian.
Les médecins ont exprimé leur crainte que « les maladies, la malnutrition et le manque de soins de santé perdurent pendant des décennies, compte tenu de la destruction des hôpitaux et du secteur de la santé, et du ciblage du personnel médical ».
Selon les chirurgiens, le nombre total de décès résultant de la guerre devrait atteindre 186 000, un bilan quatre fois supérieur au nombre de martyrs annoncé par le ministère de la Santé à Gaza.
De son côté, le chirurgien plasticien britanno-palestinien, le professeur Ghassan Abou Sitta, qui travaille dans les hôpitaux de Gaza depuis le début de la guerre, a déclaré que « les niveaux de malnutrition y sont si graves que de nombreux enfants ne s’en remettront jamais ».
Il a ajouté que « les souffrances des Palestiniens continueront en raison des maladies infectieuses et de la destruction continue des infrastructures sanitaires ».
De son côté, le professeur Nizam Mahmoud, chirurgien britannique à la retraite qui travaillait à l’hôpital Nasser de Gaza, a confirmé que « le nombre de décès non traumatiques pourrait être bien supérieur à 186 000, en raison du ciblage du personnel médical et de la destruction d’équipes médicales entières ».
Il a souligné que « sur les six chirurgiens vasculaires qui couvraient le nord de la bande de Gaza, un seul restait sur place. Il ne reste plus aucun oncologue en vie », notant que « des équipes entières de professionnels de la santé ont été décimées à Gaza et que la formation nécessaire pour les remplacer prendra jusqu’à 10 ans ».
Des études scientifiques ont montré que « les personnes souffrant de malnutrition dans leur enfance, comme celles qui ont vécu la Seconde Guerre mondiale, sont plus susceptibles de développer des maladies chroniques, comme le diabète et l’hypertension artérielle, plus tard dans leur vie ».
Dans ce contexte, les Nations Unies prévoient que « plus de 60 000 enfants de Gaza auront besoin d’un traitement contre la malnutrition sévère en 2025, des décès parmi les enfants ayant déjà été enregistrés ».
A ces préoccupations s’ajoutent les problèmes de propagation de maladies, résultant de la destruction des installations sanitaires, qui contribuent à la propagation de l’hépatite, la diarrhée, la paralysie et les maladies respiratoires. Les médecins estiment que la capacité à contrôler ou à éliminer les maladies infectieuses restera limitée en raison du manque d’infrastructures de base.
Le professeur Abou Sitta a fourni des preuves à la police britannique et à la Cour pénale internationale concernant la catastrophe sanitaire dont il a été témoin alors qu’il travaillait à Gaza, indiquant que la situation sanitaire dans la bande de Gaza continuera de se détériorer si ces problèmes ne sont pas traités de toute urgence.
Source: Médias