Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a exprimé son optimisme à l’approche du prochain cycle de négociations indirectes avec les États-Unis sur la levée des sanctions, affirmant qu’un accord serait possible si Washington faisait preuve d’une réelle volonté.
Araghchi, s’exprimant le mardi 8 avril, a souligné que l’objectif principal de l’Iran dans ces négociations était de garantir les droits de son peuple et d’obtenir la levée des sanctions, et que la balle était désormais dans le camp des États-Unis pour prouver leur volonté de parvenir à un accord.
« Si l’autre partie est réellement disposée à le faire, cet objectif est atteignable, que les négociations soient directes ou indirectes », a-t-il déclaré, rapporte le site iranien PressTV.
Le ministre a réaffirmé que l’Iran privilégie les négociations indirectes et n’envisage pas de s’engager dans des pourparlers directs.
Il a souligné que l’Iran rejetait toute négociation menée sous la pression ou la menace, déclarant : « De telles négociations sont assimilables à des diktats, et nous ne croyons pas à cette approche. Les négociations indirectes peuvent contribuer à garantir un dialogue réel et constructif, et c’est la voie que nous suivrons. »
Araghchi a affirmé que cette méthode de négociation n’était pas inhabituelle et que de tels pourparlers indirects avaient souvent eu lieu dans les relations internationales.
« Certains pays, pour des raisons historiques ou autres, refusent de s’engager dans des négociations directes. Par exemple, les négociations actuelles entre la Russie et l’Ukraine se déroulent indirectement par l’intermédiaire des États-Unis, aucune des deux parties ne souhaitant se rencontrer en personne », a-t-il dit.
Concernant l’ordre du jour des négociations, Araghchi a rejeté les spéculations israéliennes selon lesquelles « le processus ressemblerait aux négociations américano-libyennes du début des années 2000, qui ont conduit au démantèlement des installations nucléaires libyennes ».
« On peut spéculer ou exprimer ses souhaits, mais ce que le régime sioniste a suggéré – comme un “modèle libyen” de négociations – n’est qu’un fantasme qui ne se réalisera jamais », a-t-il ajouté.
Le ministre a réaffirmé que le programme nucléaire iranien est entièrement pacifique et légitime, et que le pays est prêt à prendre des mesures de confiance pour démontrer la sincérité de sa position.
En cas de questions ou d’ambiguïtés, nous sommes prêts à apporter des éclaircissements. Nous sommes convaincus du caractère pacifique de notre programme et nous n’hésitons pas à prendre de nouvelles mesures pour instaurer la confiance, à condition qu’elles n’imposent pas de restrictions ni ne compromettent les objectifs nationaux de l’Iran.
En contrepartie de ce renforcement de la confiance, il est tout à fait naturel que les sanctions injustes imposées sur la base de fausses accusations soient levées.
Le président américain Donald Trump a fait une annonce surprise lors d’une réunion à la Maison-Blanche lundi 7 avril avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, déclarant que son administration engagerait des négociations avec l’Iran.
Araghchi a ensuite confirmé que l’Iran et les États-Unis tiendraient des négociations indirectes à Oman samedi. L’envoyé américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, assistera aux discussions au nom de Washington, tandis qu’Araghchi lui-même représentera l’Iran.
Trump a prétendu que les négociations seraient « directes », mais l’Iran a précisé qu’elles se dérouleraient indirectement.
La Russie a salué la perspective de négociations visant à remplacer l’accord nucléaire de 2015, que Trump a unilatéralement abandonné en 2018.
« Nous savons que certains contacts, directs ou indirects, sont prévus à Oman. Et, bien sûr, cela ne peut qu’être salué, car cela peut conduire à une désescalade des tensions autour de l’Iran », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ajoutant que Moscou soutenait « pleinement » cette initiative.
La Chine a également exhorté les États-Unis à « mettre fin à leur pratique erronée consistant à recourir à la force pour exercer une pression extrême », après que Trump a menacé l’Iran de bombardements en cas d’échec de l’accord.
« En tant que pays qui s’est retiré unilatéralement de l’accord global sur le nucléaire iranien et a provoqué la situation actuelle, les États-Unis doivent faire preuve de sincérité politique et de respect mutuel », a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian.
« Washington devrait participer au dialogue et à la consultation, tout en mettant fin à sa pratique abusive consistant à recourir à la force pour exercer une pression extrême », a ajouté Lin.
L’accord de 2015, connu sous le nom de PGAC, accordait à l’Iran un allègement des sanctions internationales en échange de restrictions sur son programme nucléaire, sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Cependant, l’accord a été rompu après le retrait de Trump en 2018, suivi par la suspension par l’Iran de ses engagements, un an plus tard.