Israël a annoncé ce dimanche une pause tactique des combats, a laissé passer une aide médiocre et continue de tuer.
Israël continue de tuer
Depuis l’aube de ce dimanche, l’armée d’occupation a tué 43 Palestiniens dont 29 parmi ceux qui attendaient l’aide.
Ont été visés dans les raids et les tirs israéliens une tente de déplacés au sud de Deir al-Balah, un appartement dans le quartier al-Rimal à Gaza-ville, des tentes de déplacés dans la région Asda’ et al-Mawassi, à Khan Younes.
Raid meurtrier sur le quartier al-Rimal à Gaza-ville.
Après un raid sur un groupe de Palestiniens à proximité d’une boulangerie à Gaza-ville.
La martyre Layal a succombé dans un raid israélien sur un appartement à Gaza-ville.
Des palestiniens blessés apres un raid sur l’école Liberté dans le quartier Zaytoun ce dimanche.
Samedi, des correspondants sur place ont indiqué que des bombardements et tirs israéliens avaient tué plus de 63 personnes, dont 34 parmi celles qui attendaient la distribution de l’aide.
En riposte à l’attaque du 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive qui a fait près de 60 mille martyrs à Gaza et plus de 140 mille blessés, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
« Une pause tactique »
Le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé dimanche « +une pause humanitaire+ dans les centres civils et les couloirs humanitaires pour permettre la distribution de l’aide ».
Cette « pause tactique » sera observée quotidiennement, à partir de dimanche, « de 10H00 à 20H00 (7H00 à 17H00 GMT) », à commencer par les zones de Deir-el-Balah, dans le centre de Gaza, al-Mawasi, dans le sud, et la ville de Gaza, dans le nord, où il n’y a pas pour le moment d’opérations militaires, a précisé l’armée.
Quelques camions depuis Rafah
Quelques camions chargés d’aide ont traversé dimanche la frontière depuis l’Egypte vers la bande de Gaza assiégée et affamée.
Des images de l’AFP montrent une file de camions chargés de sacs blancs traversant, du côté égyptien, l’entrée du terminal de Rafah, qui mène au sud du territoire palestinien.
Toutefois, les camions n’entrent pas directement dans la bande de Gaza, où le poste-frontière est fermé depuis plus d’un an, et devront avant cela parcourir quelques kilomètres jusqu’au point de passage israélien de Kerem Shalom pour y être inspectés.
Déclarations israéliennes démenties
Israël, qui assiège la bande de Gaza depuis le début de la guerre, lui imposant depuis début mars un blocus hermétique, très partiellement assoupli fin mai, nie tout blocage de l’aide. Il affirme ne pas être responsable des pénuries, accusant le Hamas de piller les cargaisons et les organisations humanitaires de ne pas les distribuer.
Mais un rapport de l’USAID a conclu qu’il n’y a aucune preuve que le Hamas vole l’aide financée par les États-Unis à Gaza, rapporte CNN. Il révèle que moins de 1 % de l’aide à Gaza était affectée par le vol ou la fraude.
Et les organisations, elles, affirment que c’est Israël qui impose des restrictions excessives à l’entrée de l’aide dans le territoire palestinien, dont elle contrôle les accès.
L’ONU et des ONG s’alarment à présent d’une flambée de la malnutrition infantile et d’un risque de famine généralisée parmi ses plus de deux millions d’habitants. Plus de 133 martyrs de la famine ont été dénombrés dont 87 enfants. 5 ont succombé samedi et une fille ce dimanche matin.

Largage de 7 lots de colis
Avant l’envoi de quelques camions, l’armée d’occupation israélienne avait annoncé avoir parachuté dans la nuit de l’aide humanitaire sur Gaza, après des semaines de pression internationale.
Elle a diffusé les images d’un avion larguant des colis comprenant « sept lots d’aide contenant de la farine, du sucre et des conserves », lors d’une opération menée « en coordination avec des organisations internationales », selon l’armée.
Pressions et manifestations
Dans les capitales européennes et arabes, les manifestations appelant à la fin de la guerre et de la politique de famine et scandant des slogans pour la Palestine s’étaient multipliées depuis vendredi. Notamment devant l’ambassade des USA et celle de l’Egypte.
Devant l’ambassade des USA en Tunisie
Voire même durant les matchs de football.
Même à Tel Aviv, une manifestation a eu lieu samedi soir réclamant la fin de la guerre et un accord pour les échanges des détenus.
Samedi, le Royaume-Uni avait annoncé se préparer à larguer de l’aide et à évacuer des « enfants ayant besoin d’une assistance médicale ».
Les Emirats ont déclaré qu’ils reprenaient « immédiatement » les parachutages.
Gérer la famine sans lui mettre fin
Le Hamas affirme que le largage aérien d’aide humanitaire par Israël dans certaines zones de la bande de Gaza « n’est pas à la hauteur de la réponse humanitaire requise », estimant que cette mesure représente « une politique flagrante visant à gérer la famine, et non à y mettre fin ».
Le bureau médiatique du gouvernement à Gaza a signalé que la bande de Gaza avait besoin de 600 camions d’aide par jour et de 250 000 cartons de lait maternisé par mois.
« C’est une étape bienvenue, mais nous devons voir des progrès réels sur le terrain », a déclaré à l’AFP Bushra Khalidi, une responsable de l’ONG Oxfam, en soulignant la nécessité « d’un flux d’aide constant et à grande échelle ».
« Nous avons besoin d’un cessez-le-feu permanent, d’une levée complète du siège et de garanties claires que ce ne soit pas simplement un geste temporaire », a-t-il affirmé.
Largage coûteux et peut tuer
Le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, a estimé samedi que ces parachutages « ne mettraient pas fin à la famine qui s’aggrave. Ils sont coûteux, inefficaces et peuvent même tuer des civils affamés », a-t-il déclaré.
Les parachutages, déjà mis en œuvre en 2024 par plusieurs pays, avaient été décriés par nombre de responsables humanitaires, qui avaient jugé cette méthode dangereuse et de portée limitée.
Handala attaqué, ses passagers capturés
Le bateau Handala exploité par le mouvement pro palestinien « Flottille pour la liberté » qui se dirigeait vers Gaza chargé d’aide a été intercepté par l’armée israélienne.
Samedi soir, les forces navales israéliennes ont pris d’assaut le navire dans les eaux internationales de la Méditerranée.
Des images ont montré plusieurs canonnières israéliennes s’approchant du navire, avant que des soldats israéliens ne le prennent d’assaut et n’agressent les militants à bord.
La Coalition de la Flottille de la Liberté a annoncé que les forces israéliennes avaient capturé ses 21 activistes dans les eaux internationales, en violation du droit international.
Le Comité international pour briser le siège de Gaza a annoncé samedi soir qu’un drone israélien avait survolé Handala, après les menaces israéliennes de le saisir.
Alors qu’Israël a argué que le navire faisait « route en toute sécurité vers les côtes d’Israël ».
Source: Divers