Le candidat d’En Marche ! aux présidentielles françaises a appelé à une intervention militaire en Syrie avec plusieurs puissances internationales.
«Oui, il faut une intervention internationale en Syrie. Une intervention militaire», a déclaré sans ambages Emmanuel Macron, dès le début de L’Emission Politique du 6 avril, sur France 2.
Interrogé sur la présumée attaque chimique dans la ville syrienne de Khan Cheikhoun du 3 avril, le prétendant à l’Elysée a tenté de décrire les formes de l’opération militaire qu’il aimerait mettre sur pied – sans toujours parvenir à faire preuve de la plus grande clarté.
Cette opération, a expliqué le leader d’En Marche !, devrait cibler prioritairement le groupe terroriste Daesh, mais aussi le gouvernement syrien (qui lutte lui-même contre les takfiristes de Daesh et du Front al-Nosra).
«Bachar el-Assad n’en est pas à son premier crime. Si les faits se confirment, il faut une intervention militaire internationale […]. On ne peut pas laisser ce qu’il s’est passé sans sanction», a développé le candidat à la présidentielle, à propos du drame du 3 avril imputé par Damas aux takfiristes du Front al-Nosra.
L’étendue de cette opération militaire théorique contre l’armée syrienne, néanmoins, n’a pas été précisément délimitée par l’homme politique.
Une intervention internationale contre Daesh et Bachar el-Assad… impliquant la Russie ?
Une telle intervention militaire, a précisé l’ex-ministre de l’Economie, devrait réunir un certain nombre de grandes puissances… dont la Russie, pourtant alliée militaire du gouvernement syrien. Idéalement, a-t-il ajouté, l’opération devrait se faire sous l’égide de l’ONU.
La journaliste Léa Salamé lui fait alors remarquer qu’un tel projet est voué à l’échec, dans la mesure où la Russie dispose d’un droit de veto au Conseil de Sécurité de l’ONU et s’est opposé, jusqu’alors, à toute action ou sanction contre le gouvernement syrien.
En fin d’émission, l’invité de France 2 a été de nouveau encouragé à préciser sa pensée sur ce thème. Il l’a développée en trois points : premièrement, il souhaite que l’ONU prenne des sanctions contre le gouvernement syrien. Deuxièmement, il souhaite une intervention «diplomatique» de «toutes les parties», dont la France, afin d’obtenir un départ de Bachar el-Assad. Troisièmement, Emmanuel Macron rejette l’option d’une intervention unilatérale française en Syrie, mais n’est pas contre une option militaire sous l’égide de l’ONU, contre le gouvernement syrien ainsi que Daesh.
Une contamination en Syrie sur laquelle Occidentaux et Russes livrent une interprétation différente
A l’issue du drame syrien évoqué dans l’émission télévisée (la contamination de plus de 80 personnes à Khan Cheikhoun), les pays occidentaux ont immédiatement pointé la responsabilité, selon eux, sur Damas, évoquant une attaque chimique contre les civils.
Face à ces accusations, Moscou estime que les premières accusations contre Assad ont été portées «alors que personne n’avait encore accès à cette zone».
La Défense russe a également déclaré être en mesure de produire des preuves irréfutables que l’aviation syrienne avait en réalité visé un entrepôt des «rebelles», dans lequel il s’est avéré qu’ils stockaient des produits chimiques.
Avec RT