Le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer, a annoncé, le mardi 11 novembre, son départ du gouvernement, mettant fin à un mandat de près de trois ans au cours duquel il s’est imposé comme l’un des plus proches collaborateurs du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Dermer justifie son retrait par une promesse familiale : lors de son entrée au gouvernement fin 2022, il s’était engagé auprès de ses proches à limiter son mandat ministériel à deux années. Ce délai a toutefois été repoussé à deux reprises sous prétexte de gérer la ‘menace nucléaire iranienne’, puis pour conduire la guerre contre Gaza.
Selon des sources israéliennes, Dermer endossera le poste d’envoyé spécial du Premier ministre, pour élargir les Accords d’Abraham (normalisation).
Départ d’Avichay Adraee
Pour sa part, le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l’armée d’occupation israélienne en langue arabe, a annoncé mardi son intention de quitter ses fonctions.
La date exacte de son départ et l’identité de son successeur restent pour l’instant indéterminées.
Katz ordonne la fermeture de la radio militaire
Entre-temps, le ministre de la guerre Israel Katz a annoncé ce mercredi qu’il soumettra prochainement au gouvernement un projet de résolution visant à fermer la station de radio militaire de l’armée d’occupation. Les émissions devraient cesser au plus tard le 1er mars 2026.
Dans sa déclaration, le ministre Katz a justifié cette décision radicale : « Ce qui était ne sera plus. La radio militaire a été créée par le gouvernement israélien comme station militaire, servant de porte-parole aux soldats de Tsahal et à leurs familles, et non comme une plateforme pour exprimer des opinions, dont beaucoup s’en prennent à Tsahal et à ses soldats. »
Il a poursuivi : « L’exploitation d’une station de radio civile par l’armée est une anomalie sans équivalent dans aucun pays démocratique du monde. Le maintien de cette station implique Tsahal, contre son gré, dans le débat politique et porte gravement atteinte à son statut d’armée. »
Katz a particulièrement pointé du doigt la gestion éditoriale de la station durant le conflit actuel : « Ces deux dernières années, tout au long du conflit, de nombreux soldats, y compris des familles endeuillées, se sont plaints à maintes reprises que la station ne les représentait pas et qu’elle nuisait même à l’effort de guerre et au moral des troupes. »
Cependant, le commandant en chef de la radio, Tal Lev Ram, a dénoncé une « atteinte à la liberté d’expression » et affirmé qu’il allait « contester cette décision par tous les moyens possibles ».
L’annonce de la fermeture a suscité une avalanche de réactions dans les rangs de l’opposition. « Netanyahu tente de museler les médias qui évoquent la commission d’enquête d’État et les financements du Qatar – c’est pourquoi il veut fermer la radio », a dénoncé sur X Yair Golan, président des Démocrates.
L’ancien chef d’état-major et président du parti Yashar, Gadi Eisenkot a également réagi : « Lorsque j’étais chef d’état-major, je pensais que la radio devait être retirée du giron de l’armée israélienne, mais pas fermé. Sa fermeture constitue une atteinte à la liberté de la presse. »





