Depuis deux ans, « Israël » utilise toute sa puissance de feu pour éradiquer la résistance libanaise et empêcher son redressement. La poursuite des assassinats ciblés des résistants partout sur le sol libanais, révèle sans doute sa supériorité en termes de capacités techniques et technologiques, assistée par celles de ses alliés occidentaux ou d’autres, mais elle illustre qu’il n’arrive toujours pas à accomplir son objectif affiché.
Traque sans fin
La traque de l’armée israélienne des résistants perdure depuis la Bataille d’al-Isnad, de soutien à Gaza lancée au lendemain de l’opération du Hamas Déluge d’al-Aqsa dans l’enveloppe de Gaza et qui a continué pendant la guerre génocidaire israélienne contre la bande de Gaza. Au bout d’un an de cette bataille, ont été éliminés une grande partie des commandants militaires de la résistance et dont le summum a été le martyre du secrétaire général sayed Hassan Nasrallah et de son successeur sayed Hachem Safieddine. Figurent parmi eux les commandants fondateurs de la première génération de la résistance.
En passant par la Bataille des Braves, nom de baptême de la guerre de 66 jours, qui s’en est suivie en 2024 dans les villages limitrophes de la Palestine occupée et qui avait coûté la vie à des centaines de combattants, toutes générations confondues. Avant leur martyre, ils avaient, empêché avec une bravoure exceptionnelle l’immixtion des troupes israéliennes dans le territoire libanais. La commémoration annuelle de cette bataille se tiendra le 28 novembre prochain.
Et depuis le cessez-le-feu conclu fin novembre et jusqu’à nos jours, phase cours de laquelle des opérations de traques ont été lancées via des drones, principalement dans le sud du Liban et plus rarement dans la banlieue sud de Beyrouth, faisant de nombreux combattants sur les plus de 300 martyrs recensés.
En font partie les cinq martyrs du dimanche 23 novembre, qui ont succombé dans le tir d’un missile sur un appartement dans le quartier de Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth.

Hantise du redressement
Dans les deux premières phases, l’objectif avait été certes l’éradication de la résistance et la destruction de son arsenal dont le Hezbollah garde secrètement l’ampleur. Non réalisé par la décapitation de son commandement, la troisième phase vise à empêcher son redressement. Une véritable hantise des responsables israéliens qui envoient à longueur de journée et de nuit leurs drones sur tout le territoire libanais, répétant en boucles avec une frénésie démoniaque que « Tel Aviv continuera de prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher le Hezbollah de se renforcer ou de se redresser ». Non sans l’assistance des Etats-Unis qui œuvrent au Liban pour le désarmement de la résistance par le biais du gouvernement et de l’armée libanaise.
« Nous ne permettrons pas au Hezbollah de menacer Israël depuis n’importe quel point du Liban », a encore réitéré aussi frénétiquement dimanche la porte-parole du gouvernement israélien qui revendiqué l’attaque dans la banlieue sud de Beyrouth, qui aussi blessé 28 personnes, selon le ministère de la Santé.
Assurant avoir ciblé « le chef d’état-major du Hezbollah », elle a confirmé que l’ordre de l’attaque a été donné par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, sur recommandation du ministre de la Guerre et du chef d’état-major.
Et le ministre israélien de la Défense, Yisrael Katz, de répéter furieusement lui aussi une énième fois : « L’armée continuera d’agir avec force pour prévenir toute menace contre les habitants du nord et contre l’État d’Israël », ajoutant : « Nous couperons la main de quiconque nous attaquera et nous ne permettrons pas un retour à la réalité d’avant le 7 octobre ».
Depuis le « Convoi des Martyrs sur la voie d’al-Qods », titre accordé aux martyrs cette dernière guerre en cours dans ses trois phases, ne cesse de gonfler. Sans que’Israël n’en finisse!
De la première génération

Parmi les 5 nouveaux martyrs de ce convoi figure un commandant de la première génération, « le commandant martyr Haytham Ali al-Tabatabaï », selon le communiqué du Hezbollah qui a annoncé son martyre ainsi que des 4 autres « avec fierté ».
« Il s’est élevé en martyr se sacrifiant pour le Liban et son peuple », poursuit le texte. « Il a rejoint ses frères martyrs après une carrière de jihad, de fidélité, de sincérité et de fermeté sur le chemin de la résistance et de l’action infaillible dans la confrontation avec l’ennemi israélien, jusqu’au dernier instant de sa vie bénie ».
« Il ne connaissait jamais la fatigue dans le chemin de la défense de sa terre et de son peuple. Il a voué sa vie à la résistance depuis son déclenchement ».
Né en 1968 à Bachoura, un quartier de la capitale Beyrouth, il a rejoint les rangs de la résistance dès son fondement en 1982 et a participé a d’innombrables opérations spéciales pendant l’occupation israélienne du sud du Liban jusqu’à la libération en l’an 2000. Il avait fait part durant aux deux batailles de confrontation contre les deux offensives israéliennes de 1993 et 1996.
Il a été en charge de l’axe de Nabatiyeh entre 1996 à l’an 2000, puis des opérations dans l’axe d’al-Khiam au sud du Liban pendant la guerre 2006. Par la suite, il prendra en charge les Forces d’intervention et après le martyre du commandant jihadique martyr Imad Moughniyeh, il a participé au fondement et au développement de la force Redwane, force d’élite baptisée du nom de guerre de ce dernier.
Dans la guerre contre Syrie, il planifiait les opérations contre les groupuscules takfiristes djihadistes sur les frontières orientales du Liban.
Pendant cette récente guerre qui se poursuit encore, il faisait partie de l’état-major de la Résistance islamique lors du lancement de la Bataille d’al-Isnad, a par la suite été l’un des commandants en chef qui ont supervisé les opérations de la Bataille des Braves, et après le cessez-le-feu, il est devenu le commandement militaire de la Résistance islamique qui a suspendu ses opérations depuis mais pas son action, selon les déclarations des cadres du Hezbollah.
Pendant près d’un an, il n’a pu être détecté par l’ennemi sioniste, assisté par ses drones, les Awacs américains qui survolent régulièrement le sol libanais et tous les systèmes GPS ou autres assistés par satellites mis à sa disposition.
« L’esprit des moudjahidines dans la résistance islamique est le facteur principal dans le niveau de résilience et un facteur essentiel dans la fracture infligée à la volonté de l’ennemi, et ce grâce à ses exploits sur le terrain », avait-il déclaré lors d’une dernière interview publiée dimanche par Média de guerre, organe médiatique de la Résistance islamique.

Ses 4 compagnons de résistance font quant à eux partie de la seconde génération des résistants.
Qassem Hussein Berjaoui du nom de résistance Malak, (l’ange), né en 1979 à Bachoura également ;
Ibrahim Ali Hussein du nom de résistance Amir, (le prince), né en 1990 dans la localité de Aïtaroune au sud du Liban ;
Refaat Ahmad Hussein du nom de résistance Abou Ali, né en 1982 dans la localité de Ham dans la Békaa à l’est du Liban.
Berro martyrs, père et fils

Et le dernier est Moustafa Assaad Berro du nom de résistance Haj Hassan, né en 1989 à Chmestar également dans la Bekaa.
Il est le fils de l’auteur de l’opération de martyre de la résistance Assaad Berro réalisée via une camionnette piégée en août 1989, sur la route Qolaya’at-Marje’youne contre une patrouille de l’armée israélienne tuant et blessant 25 militaires israéliens.

Assaad Berro faisait partie de la première génération des combattants de la Résistance islamique, et plus spécifiquement de la « Bande des Dix des Martyrs de l’Alliance », de la première génération. Ils s’étaient jurés ensemble en 1982 de combattre l’invasion israélienne du Liban, jusqu’au martyre.
« Préservez la continuité de la résistance islamique dans sa lutte contre Israël et faites preuve de patience dans ces collines et ces avant-postes qui renferment le sang des martyrs » avait été son testament de résistant dans lequel il tient à signaler qu’il est le 9eme martyr de cette Bande. Moustafa est né dans la même année du martyre de son père. Il a suivi son testament à la lettre et l’a rejoint 36 ans plus tard à l’âge de 36 ans. De par son martyre, il aurait fait partie de la Bande des Cinq.

« Hezbollah est fécond »
Selon le commandant martyr Tabatabaï « nous avons des milliers de combattants avec cet état d’esprit-là. Hezbollah est très puissant car il est imprégné par cet état d’esprit. Il possède la force de planifier, de construire, de se redresser et de récupérer ses capacités que Dieu Le Tout Puissant lui a octroyées… Hezbollah est fécond. Hezbollah est fécond. Il génère des commandants, des responsables, des combattants… »
Ces paroles sur l’avenir de la résistance de l’un des derniers commandants de la première génération de la résistance libanaise ont le ton d’un testament. D’une voix rassurante, il assure que la relève est assurée par la génération future. Il a eu tout le temps pour leur faire parvenir ce que ses frères commandants martyrs auraient peut-être omis de faire et surtout les leçons à tirer de cette récente guerre, à la lumière des précédentes, et qui pourrait bien être la dernière de toutes.
Le destin divin lui a donné une année entière pour le faire. Sa mission a été accomplie. Celle d’Israël pas encore !
Source: Divers




