Damas donne son feu vert à l’inspection de la base d’al-Chaayrate par les experts de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) afin que la mission puisse vérifier la présence du gaz sarin, qui, selon plusieurs pays occidentaux, aurait été utilisé dans l’attaque contre Khan Cheikhoun, a annoncé mercredi l’ambassadeur syrien à l’Onu, Bachar Jaafari.
Selon le responsable syrien, Damas a adressé une lettre au directeur général de l’OIAC Ahmet Üzümcü pour lui demander d’ « envoyer une mission impartiale et professionnelle à Khan Cheikhoun et à la base de Shayrat afin d’établir ce qui s’est passé ».
« La Syrie souligne sa détermination à assurer l’accès de la mission à la base de Shayrat afin d’établir si du sarin y était stocké », a affirmé le diplomate.
M. Jaafari a toutefois précisé que pour accéder aux lieux de l’attaque présumée de Khan Cheikhoun, les experts de l’OIAC auraient également besoin d’obtenir des garanties de sécurité du Front al-Nosra et d’autres groupes terroristes qui opèrent dans la région ainsi que des « pays qui les soutiennent. »
Hier, la Russie a posé son veto à une résolution sur la récente attaque chimique en Syrie, qui, selon l’ambassadeur russe auprès de l’Onu Vladimir Safronkov, légitimait les frappes portées par les États-Unis contre la base aérienne syrienne de Shayrat.
Mardi 4 avril, une frappe aérienne sur la ville de Khan Cheikhoun dans la province d’Idlib, en Syrie, a été suivie par l’intoxication aux produits chimiques de nombreux habitants.
Des sources locales proches de l’opposition font état de 80 morts et de 200 blessés et en imputent la responsabilité aux forces gouvernementales syriennes. Celles-ci rejettent ces accusations et expliquent que le bombardement aérien sur Khan Cheikhoun a touché un entrepôt d’armes chimiques de groupes terroristes, dont les agents actifs ont alors contaminé la population.
Les autorités russes demandent une enquête impartiale sur cette affaire avec l’implication de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). En l’absence d’une telle enquête, l’origine de l’intoxication aux produits chimiques des habitants de Khan Cheikhoun reste donc controversée.
Source: Sputnik