Le secrétaire d’État américain Rex Tillerson a réitéré, jeudi 20 avril, les allégations anti-iraniennes de Washington.
Selon Rex Tillerson cité par l’AFP, il faut « réévaluer complètement » l’accord nucléaire.
Tillerson a estimé que l’accord entre l’Iran et les 5+1 « a échoué à remplir l’objectif d’un Iran dénucléarisé ». « Cet accord est né de la même approche défaillante passée qui nous a amené jusqu’à la menace imminente actuelle venant de Corée du Nord », a-t-il lancé. Mais l’accord nucléaire n’a pas été le seul sujet abordé par le secrétaire d’État US.
S’agissant de la présence de la marine américaine dans les eaux très stratégiques et sensible du golfe Persique, Tillerson a totalement inversé la réalité en accusant les forces navales iraniennes de «harceler» les navires de guerre US qui traversent le détroit d’Hormuz.
Il a de même ajouté que l’administration Trump a ordonné « la réévaluation de la position de Washington face à Téhéran ».
Le chef de la diplomatie américaine dont le pays est le plus grand parrain du terrorisme a une nouvelle fois traité l’Iran d’être «l’un des principaux pays qui parraine le terrorisme». Or Tillerson accuse de terrorisme les forces qui se battent aussi bien en Irak qu’en Syrie aux côtés des armées nationales contre Daech et d’autres groupes takfiristes. Tillerson a aussi accusé l’Iran de chercher à « affaiblir les intérêts US dans la région, de l’Irak à la Syrie, en passant par le Yémen et le Liban ».
Les propos du jeudi matin de Rex Tillerson vont à rebours au discours qu’il a tenu mardi 18 avril comme quoi « l’Iran avait, jusqu’ici, rempli sa part du contrat, dans le cadre de l’accord nucléaire ».Tillerson a annoncé s’être donné un délai de 90 jours pour savoir ce qu’il devrait en être du sort des sanctions qui persistent toujours contre l’Iran plus de deux après la signature de l’accord nucléaire.
Mais expliquer les zigzags de la nouvelle administration US dans le dossier nucléaire?
L’analyste du site d’information iranien Tabnak a sa réponse:
« Ce rapport comprend un aveu de grande importance qu’est le respect par l’Iran de ses engagements, pris dans le cadre de l’accord nucléaire. Un tel aveu, lorsqu’il provient du département d’État américain, revêt une importance encore plus particulière car il prouve que l’administration Trump n’a rien trouvé, à travers la structure de l’accord nucléaire, qui lui permette de le manipuler, voire l’annuler. Ledit rapport ne laisse aucun doute que la voie par laquelle les États-Unis mettront l’Iran sous pression ne passera sûrement pas par l’accord nucléaire. L’Iran se trouve toujours sur la liste noire du département d’État américain qui ne cesse d’imposer de nouvelles sanctions à son encontre sous des prétextes infondés portant sur les questions des droits de l’Homme et le terrorisme. D’autre part, le fait que Rex Tillerson établit un lien entre la levée des sanctions anti-iraniennes et les intérêts sécuritaires des États-Unis prouve que la Maison Blanche entend faire basculer l’Iran dans une ambiance incertaine, marquée par l’ambiguïté ».
Source: Press TV