Le Qatar a affirmé mercredi que l’accord pour la libération de ses ressortissants enlevés en Irak s’était fait avec « la pleine connaissance » des autorités irakiennes, alors que Bagdad assure ne pas y avoir été associé.
Répondant au Premier ministre irakien Haider al-Abadi qui a laissé entendre que Bagdad a été tenu à l’écart des tractations pour la libération des Qataris, Doha a assuré avoir été en consultation permanente avec le gouvernement irakien.
« Nous nous félicitons du retour des ressortissants qataris », écrit le bureau d’information du gouvernement dans un communiqué.
« Les négociations pour les libérer se sont déroulées avec la pleine connaissance du gouvernement irakien, dont les représentants ont été tenus régulièrement informés » des tractations, ajoute le communiqué.
M. Abadi a laissé entendre le contraire en se disant surpris d’avoir vu débarquer à Bagdad des représentants du Qatar avec de grandes valises bourrées d’argent devant servir à payer une rançon pour la libération des Qataris. Il a assuré que les autorités irakiennes avaient saisi des centaines de millions de dollars.
Vingt-quatre chasseurs qataris et deux saoudiens enlevés en Irak fin 2015 ont été libérés la semaine dernière et sont retournés dans leur pays.
« Le gouvernement qatari a envoyé ses représentants et a demandé s’il pouvait aussi envoyer un avion privé », a dit M. Abadi. « Nous avons été surpris de voir de grandes valises, nous les avons saisies et elles contenaient des centaines de millions de dollars ».
« Cet argent a été transporté sans la permission du gouvernement irakien », a accusé le Premier ministre irakien. « Des centaines de millions pour des groupes armés, cela est-il acceptable ? », s’est-il interrogé sans spécifier à quels groupes il se référait.
L’enlèvement des 26 chasseurs, qui comptaient plusieurs membres de la famille royale du Qatar, n’a jamais été revendiqué.
Les chasseurs avaient été kidnappés en décembre 2015 lors d’une partie de chasse dans le sud de l’Irak. Des informations avaient alors circulé selon lesquelles ils avaient été interceptés par des milices proches de l’Iran.
Selon une source proche des négociations, leur libération est liée à un accord ayant conduit à l’évacuation de plusieurs villes assiégées en Syrie.
L’accord avait été parrainé par le Qatar, soutien de groupes rebelles en Syrie, et l’Iran, proche allié du président syrien Bachar al-Assad.
Source: AFP