Des personnalités françaises ont appelé vendredi le président Emmanuel Macron à « faire cesser les violences » contre les migrants à Calais, dans le nord de la France.
« M. le Président, faites cesser ces violences envers les migrants! » demandent dans une lettre ouverte ces personnalités parmi lesquelles des réalisateurs, un écrivain, un historien, des responsables politiques, le Syndicat de la magistrature (gauche) ou encore les dirigeants de la Ligue des droits de l’Homme et de Médecins du Monde.
Depuis le démantèlement fin octobre d’un immense bidonville à Calais, les
associations s’emploient à apporter aux quelque 600 migrants sur place « ce
qu’il y a de plus élémentaire: de l’eau et de la nourriture », expliquent-ils.
« Voilà deux semaines que les autorités rendent cette tâche difficile » et
que « des officiers de police interdisent à des migrants de se rendre à une
distribution de vivres », ajoutent les signataires, en s’interrogeant: « Qui
donne ces ordres? ».
Les associations dénoncent depuis plusieurs semaines un durcissement des
forces de l’ordre à l’égard des migrants revenus à Calais après le
démantèlement par les autorités de la « Jungle » où de 6.000 à 8.000 migrants
vivaient dans des abris de fortune, avec l’espoir de passer en Angleterre.
Mercredi, c’est le Défenseur des droits (institution indépendante de l’Etat
français créée en 2011), Jacques Toubon, qui s’était inquiété d' »atteintes aux
droits fondamentaux » des migrants à Calais « d’une exceptionnelle et inédite
gravité », et avait dénoncé « des conditions de vie inhumaines » et une « sorte de
traque ».
L’ eurodéputé Daniel Cohn-Bendit et le réalisateur Romain Goupil ont également
appelé le gouvernement à « une prise en charge rapide » des demandeurs d’asile,
dans une tribune au Monde publiée en ligne.
« L’élection d’Emmanuel Macron a fait naître une espérance pour la situation
des réfugiés en France et en Europe: celle d’un accueil digne et enfin
pleinement assumé de celles et ceux qui fuient les persécutions et les
guerres », affirment-ils.
Il est « indigne » de « laisser à l’abandon dans les rues de Nice, de Paris ou
de Calais des hommes et des familles en espérant que cela en dissuadera
d’autres de les rejoindre », ajoutent-ils.
Source: AFP